L'histoire :
A bord du Bristol, clipper de la Eastern Asia line, Padraig fait la connaissance du capitaine Hobson et de ses officiers. Il se fait passer pour un autre, afin de ne pas dévoiler ses réels desseins concernant le testament de Dennis Rourke. Il profite de la traversée pour établir les plans de son navire idéal. Avec lui, il rejoindra les mers du sud pour atteindre la Tasmanie, là où il compte débusquer les 50000 souverains dérobés par le vieux clochard Irlandais. Pour le moment, il se prépare à franchir pour la première fois la ligne de l'équateur, traditionnellement célébrée par un bizutage consistant à être aspergé d'eau dans un baquet, par les membres d'équipage. Se prêtant de bonne grâce à cette célébration, Padraig passe un excellent moment avec ses compagnons de route. Occupés à fêter l'évènement, ils se font surprendre par un « grain » d'une vigueur inhabituelle. Alors, comme un seul homme, tous s'élancent pour faire face à la tempête… il faut faire vite pour éviter le pire. Alors qu'on l'enjoint de retourner à sa cabine, Padraig s'élance à l'assaut du gréement pour aider à enverguer (replier) la grand-voile. Il force alors l'admiration des marins et pique la curiosité du capitaine à son égard. Celui-ci gardera un bon souvenir de cette traversée en compagnie de ce singulier gentleman, marin de haute volée. Une fois à Singapour, il passe commande à Weston et Major, réputés meilleurs constructeurs de navire de l'Asie du sud-est. Pour ne pas perdre la main, il investit dans un prao malais, recrute un équipage et pêche la bonite et marlin pour passer le temps. Un jour, sur le chantier maritime, il demande à Kim, un des membres d'équipage recruté sur place, s'il accepte d'être le futur bossman de l'Erin encore en construction. Ce dernier accepte sans hésiter, totalement confiant en son capitaine.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce deuxième tome des aventures de Padraig, sous-titré Le testament de l'irlandais, on entre de plain-pied dans l'aventure, à bord du Bristol en mer pour Singapour. Le tempérament à la fois calme et bagarreur de Padraig varie en fonction de son auditoire et, pendant la traversée, il se montre des plus agréables. Une fois à terre, sa nature militante reprend le dessus face à l'occupation britannique de la région. Il y montre sa détermination et son audace. A tel point que même certains sujets de sa majesté en viennent à lui témoigner du respect. Hélas, ils ne sont pas nombreux et il doit faire face à d'incessantes attaques directes ou indirectes de ses nombreux ennemis. Le scénario est suffisamment astucieux pour lancer des fausses pistes ou différer certains dénouements d'intrigues, quand tout semble être cousu de fil blanc. Toujours largement acquis à la cause irlandaise, Jean Ollivier ne ménage pas sa peine pour dénoncer la manière dont les anglais portaient atteinte à la dignité d'un peuple tout entier. En même temps, il relate certains morceaux de bravoure de son histoire, où l'on découvre le courage qui naît de l'adversité d'être sous le joug des anglais. Pour ce qui est du dessin, une fois l'acceptation faite d'une absence quasi complète de mouvement dans le trait de Max Lenvers, on apprécie les décors, bien fournis, soucieux du détail. Et comme le scénario, plus nerveux que le trait, mène la danse, on ne s'ennuie pas, même lorsque les incursions poétiques pointent leurs vers. Comme quoi une chasse au trésor, ressort classique s'il en est, peut encore réserver de bonnes surprises !
