L'histoire :
Multi fonctionnel et bourré de gadgets, le téléphone portable est devenu « the » obligatoire objet. Pensez donc : un truc qui permet à une rame entière du métro de connaitre dans le détail vos ébats sexuels ou qui, suite à une erreur de manipulation, informe votre épouse que vous venez de l’inscrire au club des cocufiées, mérite sans conteste notre admiration… Alors certes, l’objet à son utilité : plus facile à trimballer qu’un minitel et permettant de donner de ses nouvelles n’importe où, voire mieux, lorsqu’on en équipe le petit dernier, de retrouver le caddy de courses égaré avec lui dans le magasin. Mais franchement, à force de nous le rendre indispensable on se force à être joignable à tout prix : pas étonnant que votre concierge, qui en est dépourvu, arrache alors son interphone avant de partir en vacances. Seul le secours de la science serait capable de nous désintoxiquer. Il est effectivement prouvé que le portable abime notre petit cerveau : 200 000 neurones morts pour 5 appels par jour. Ça, ça fait réfléchir ! Surtout qu’en calculant bien, certains devrait ne pas tarder à friser le zéro…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Petit, vibrant, hululant de douces mélopées et bientôt servant le café chaud : le téléphone portable a envahi notre quotidien au point de nous laisser penser qu’il est un indispensable compagnon. L’incontournable objet qui équipe aujourd’hui 111% de la population du vieux continent n’a pas mis longtemps à engendrer moult monomanies : des comportements frisant souvent le ridicule et dont on ne s’aperçoit, que lorsqu’ils sont commis par le voisin. C’est justement ce genre de petites choses qu’ont choisi de nous présenter ici Yan Lindingre et Lefred-Thouron, histoire de compléter la collection des J’aime pas…. Au passage, se sont précédemment illustrés dans cette collection : Luz, Charb, Peloux ou Cestac, en jetant leur animosité sur la chanson française, les fumeurs, la retraite ou les gens qui se prennent pour… Les dessins, initialement publiés dans Fluide Glacial sous le titre Allo t’es où ?, s’amusent ainsi de la multifonctionnalité de l’objet et de notre incroyable nouveau besoin de communiquer (?) pour tout et surtout n’importe quoi, pourvu que l’on grille le forfait. Servis par un sujet particulièrement propice à caricatures, les 2 compères, habitués à naviguer dans les eaux de l’humour décalé/grinçant, s’en donnent à cœur joie. La majorité des gags fait mouche, toujours avec cette incroyable maîtrise du strip court capable d’étirer les zygomatiques en à peine 3 cases. Un exercice présentant souvent, d’ailleurs, des moments à peine éloignés de situations qu’on a tous vécues et démontrant notre comportement débilitant face à ce machin… Accompagné d’un trait-presse caricatural très adapté, l’album à surtout compulser en plusieurs tranches, fait passer d’agréables moments. Pas révolutionnaire, mais marrant.
