L'histoire :
Francis Thurston est un lycéen turbulent. Il tague les murs et arrive systématiquement en retard au lycée, ce qui lui vaut de régulières remontrances de la part du proviseur et de ses professeurs. Aujourd’hui, pourtant, il fait la connaissance d’une nouvelle en classe, qui s’assoit à côté de lui, Atonia Wilcox. Elle a les cheveux jaunes et dessine monstrueusement bien, surtout les monstres. Elle lui montre d’ailleurs une petite sculpture d’un monstre qu’elle voit souvent en rêve, une créature pleine de tentacules qui partent de sa tête et qu’elle a baptisé « ktulu ». Francis est subjugué par ce genre de truc et il l’emmène aussitôt chez son grand-père, Georges Angell, qui tient une bouquinerie et qui se passionne pour tous ces trucs ésotériques. Le grand-père est effectivement interloqué. Il demande à pouvoir garder cette curieuse statuette afin de l’analyser. Mais pendant qu’Atonia emmène Francis dans son atelier, afin de lui montrer ses autres œuvres peintes liées à « Ktulu », le vieux bouquiniste reçoit une visite musclée, à laquelle il ne survivra pas. On le trouve mort le lendemain, après une chute « accidentelle » dans ses escaliers…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce Cercle de Providence peut servir de premier pas dans l’univers de Lovecraft pour les adolescents en quête de frissons. On y trouve en effet dans cet épisode de mise en bouche la même créature lacustre, titanesque, tentaculaire et démoniaque, mi humanoïde mi seiche, connue sous le nom de Cthulhu, mais ici rebaptisée phonétiquement « ktulu ». Des adolescents se retrouvent donc confrontés à son culte et aux exactions d’un type diabolique sous sa coupe, sans trop savoir dans quel bourbier ils plongent. L’aventure scénarisée par Sébastien Viozat paraitra certes cousue de fil blanc, avec un surcroit de légèreté un peu forcée, aux lecteurs rompus à ce genre d’intrigue. Mais elle est plutôt correctement rythmée et se place bien dans le lectorat cible. Elle est surtout dessinée par Anne-Catherine Ott, dont le style semi-réaliste confère la principale plus-value de cette aventure, qui constitue une (première ?) histoire complète. On note la colorisation très marquée de Gabriel Amalric, au parti pris particulièrement fade lors des séquences dans notre morne réalité, et soudain aux teintes jaunes-glauques vives, limite fluo, lorsque les forces démoniaques se déchaînent.