L'histoire :
Presque quinquagénaire, Xavier raconte sa révolution et la difficulté de la faire. En effet, las d’une vie banale, d’un enfant qui grandit et d’une femme dont il s’éloigne jour après jour, Xavier prend la décision de retrouver sa liberté, son indépendance. Une décision difficile dont le chemin passe par des doutes et une traversée du désert. Puis, les beaux jours reviennent. Xavier réalise sa chance de pouvoir démarrer une nouvelle vie. Il change de métier, s’organise, fait des rencontres et, le hasard faisant bien les choses, il tombe sur Léa. Elle a quarante ans, elle n’a pas d’enfant, ils sont faits pour être ensemble. Tout s’organise autour de sa relation avec elle, il fait des allers-retours entre le Nord et Bourges puis finit par s’installer chez elle. Le mois de juin arrive, Xavier trouve que la silhouette de Léa change. En effet, elle aussi remarque que ses vêtements sont un peu serrés. Mais bon, Léa ne peut pas être enceinte, car c’est médical, les médecins lui ont toujours dit qu’elle ne pourrait pas avoir d’enfant. Pourtant, à l’évidence, Léa sent qu’il se passe quelque chose en elle d’inhabituel. Afin de rassurer Xavier, elle fait un test de grossesse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le scénariste Xavier Bétaucourt dévoile dans cet album autobiographique un virage de vie important, qui le voit plonger bon gré mal gré dans une paternité tardive. On vit clairement ce changement de cap à travers la narration. Bétaucourt aborde ses doutes, ses difficultés, puis le bonheur de pouvoir démarrer une autre vie, dans laquelle il se sent capable de s’épanouir à nouveau. Au centre du récit, il met surtout en scène et souligne sa relation avec Léa, et témoigne ainsi d'une belle preuve d'amour. Quel bonheur de trouver quelqu’un qui lui ressemble, de pouvoir tout partager avec elle. Il décrit ensuite les mois qui conduisent à la naissance, son état face à une paternité qui lui échappe et qu’il doit assumer du mieux qu’il peut à mesure du temps qui avance. C’est là, bien sûr, la clé du récit. Bétaucourt montre l'angoisse légitime, l'incapacité de maîtriser pleinement l’événement. Le dessin de Yannick Marchat aide largement à mettre en scène cette tranche de vie. le dessinateur utilise un trait presque réaliste, précis dans les décors mais surtout efficace dans les mises en scènes. Ce récit intimiste prouve à l’évidence que face à des changements de vie profonds ou à de nouveaux défis, l’homme puise sa force dans ses doutes et ses peurs afin d’en faire ressortir le meilleur. Une belle leçon.
