L'histoire :
Le jeune cow-boy Clint erre depuis plusieurs jours en plein désert. Il est sans monture depuis qu’il a perdu son cheval « colonel Banjo » au poker face à Brown. Soudain, il sent une odeur de viande grillée. Un homme seul, en train de faire cuire un poulet au feu de bois, voilà un bon moyen pour que Clint se refasse une santé. Il braque l’homme, mais s’ensuit un duel au pistolet digne d’un grand film américain. Les armes se vident... mais aucun des deux n’est touché. Voilà de bien piètres tireurs. Clint profite de l’occasion pour arracher le morceau de viande et le dévorer. L’homme lui saute dessus et lui lèche le visage. Retour rapide à la réalité pour Victor qui joue au cow-boy avec son chien Albert dans la cuisine. Le chien réussit à attraper le poulet en train de cuire et se roule par terre de bonheur. Soudain, la mère de Victor rentre des courses, en pétard, quand elle voit la scène dans sa cuisine. Il va en cuire pour Victor. Pour la peine, elle lui demande d'aller nettoyer les crottes du chien dans le jardin. Il file en récupérant au passage un paquet de caramels, avant de disparaître dans la nature…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Marion Duclos signe là un récit touchant et amusant sur la vie d’un jeune ado qui, pour fuir le mal-être qu'il ressent chez lui, devient Clint le cow-boy dès qu’il enfile son chapeau. Il s’invente alors des personnages dans son délire de western, son chien devenant un cow-boy. Le vieux Castagne devient Brown et sa mère se nomme la Lady. L’histoire emprunte tout du long la même mécanique : Clint redevient Victor quand il ne porte plus son chapeau. L'astuce narrative vient de la réalité qui suit le même fil conducteur que son imaginaire de cow-boy. A savoir que les évènements de sa vie sont identiques dans les deux situations. Duclos parvient complètement à nous immerger dans l’univers fantaisiste de ce jeune ado. Au fur et à mesure de l’avancement de l’histoire, ce dernier dévoile ce qu’il cache au plus profond de lui. Le dessin reste simple, mais très efficace pour s’adapter au récit. Les personnages n’ont pas de contours précis, mais les expressions sont réussies, ainsi que les mises en scènes. L'auteur utilise aussi un biais utile pour marquer la séparation entre ses deux univers. En effet, lorsqu'on passe du quotidien au western, le changement d'ambiances chromatiques permet de marquer distinctement ces univers. A travers l'imaginaire de cet ado, ce récit touchant permet d'embrasser moult questions sur la vie, comme l’amour de sa famille, la mort d’un proche ou l’amitié sincère des copains.
