L'histoire :
Une cité futuriste est attaquée par des armées de droïdes surpuissants. Alors que quelques habitants tentent de fuir, des guerriers s’évertuent à résister, chevauchant des aigles géants bioniques. Dans le QG humain, l’ordre d’évacuation générale est donné : aveuglé par la haine, le « gouverneur » s’apprête à faire exploser le cœur nucléaire de la base. Son épouse s’y oppose alors, préférant laisser la victoire aux ennemis, mais préserver la région intacte. Elle confie le détonateur à sa fille Nay et pousse cette dernière dans une capsule de sauvetage. Au moment où le module décolle, Nay assiste avec effroi à l’assassinat de sa mère par son père. Deux saisons plus tard, un jeune guerrier du nom d’Eji trouve le module abandonné en plein blizzard. Une courte inspection des lieux lui apprend son origine – la maison Sigma 4, désormais en ruine – et il se met en quête de la rescapée. Il chevauche pour cela une monture appelée Yunze, un majestueux chien aux longs poils blancs, considéré comme un véritable dieu vivant. Après avoir sauvé une rebelle d’une attaque de droïdes, n’hésitant pas à recourir à la force pour suivre la piste de la gamine, il finit par la retrouver dans une exploitation biotech…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour comprendre le contexte de cette nouvelle série d’heroïc-fantasy-science-fiction, il faut lire les infos données par l’éditeur. Car ce premier tome nous plonge d’emblée dans un bain futuriste d’action, de fantaisy et de mysticisme un peu abscond. Dans sa fiche de presse (que la plupart des médias spécialisés recopie fort bien), l’éditeur nous apprend qu’il s’agit d’une civilisation terrestre future, que trois peuples s’affrontent dans une guerre sans issue (les humains, les machines et les hybrides) et que trois divinités ancestrales se sont réincarnées sous forme d’animaux géants : Uok l’aigle, Tône-Teth le serpent et Amrath la panthère. Sur ce châssis, l’intention est d’aborder le thème de l’alliance des différences pour sauver une planète agonisante (il y avait plus limpide comme symbolique écolo, non ?). Bienheureux ceux qui auront eu ce mode d’emploi, car les autres vont assister à une débauche d’action et d’effets spéciaux sans y piper grand-chose… Certes, le dessin de Matteo Guerrero (en parfaite adéquation avec la colorisation de Javier Martin), au croisement de plusieurs genres (manga, franco-belge et comics) est chiadé et ultra dynamique. Malgré cela, ce premier tome initialement baptisé Maison sigma et finalement publié sous le titre Yunze, le dieu gardien peine sérieusement à emballer. Il risque essentiellement d’enthousiasmer les lecteurs qui viennent de découvrir le 9e art il y a peu. Les archétypes du genre pullulent en effet, la psychologie des personnages est sommaire… Issu du jeu de rôle, le scénariste Thomas Cheilan semble confondre scénarisation et animation du maître de jeu. Espérons que les pérégrinations du ténébreux Eji, de son gros toutou divin Yunze et de la tendre Nay se structureront autour du contexte idoine dans les deux autres épisodes prévus…