L'histoire :
Capricorne est de retour à New York après un très long périple. L’entité extraordinaire – un poulpe géant vieux de 5 millions d’années – qui dirigeait le navire le transportant a décidé un accostage de nuit dans la ville portuaire, afin de rester discret. En effet, mystérieusement, depuis quelques temps, aucun moyen de transport ne semble plus fonctionner. Aussi, c’est une surprise pour Capricorne de se faire interpeller sitôt débarqué par Astor. Les 2 amis s’embrassent chaleureusement et prennent un peu de temps pour se raconter les premières nouvelles. Astor explique qu’il y a quelques temps, il a feuilleté par hasard un de ses vieux livres. Un des passages soulignés parlait justement de l’endroit, de la date et de l’horaire exact du retour de Capricorne… d’où sa présence. Ce n’est pas la seule bizarrerie que doit affronter Capricorne. En effet, celui-ci découvre avec stupeur qu’une tranche horizontale de la ville de New York n’est plus là. Sur chaque building, une partie haute de quelques étages s’est complètement volatilisée, laissant un vide entre la partie basse et la partie haute. Un réseau de cordes reliant ces différentes parties permet maintenant le passage d’un bout à l’autre de la ville…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bon d’accord, rien de ce que fait Andreas n’est plus à même de totalement nous surprendre. Le lecteur assidu de Capricorne, ou autres étrangetés de l’auteur (Arc entre autre), sait en effet que tout nouvel opus est un voyage dans un édifice complexe, dont on ne revient jamais indemne. Une nouvelle fois, on est pourtant séduit par l’inventivité inépuisable de l’auteur. Chaque planche sublime une construction architecturale originale que l’on passerait des heures à regarder. Evidemment, l’intention et le sens à accorder au contenu sont toujours bien ardus à déchiffrer… Ici l’auteur adopte un récit principal où les deux parties de New York, en déphasage, s’entrelacent et se partagent le temps et l’espace. Une troisième ligne mélodique s’invite aussi en bas de pages, offrant alors une œuvre à 3 voies, riche en rebondissements. Quel délice aussi de retrouver le New York d’Andreas après tant d’absence de Capricorne ! C’est aussi incontestablement un immense soulagement. La longue solitude du héros, accumulée depuis 5 albums, entrecoupée de mauvais rêves et de personnages silencieux ou irréels, commençait à devenir drôlement pesante. Même si la ville est cassée, le lecteur ressentira l’apaisement du retour à la maison.