L'histoire :
Sid Bullock longe les terres du Wyoming avec sa diligence, mais aujourd’hui, il doit faire face aux frères Dobbs. Les bandits veulent en effet attaquer la diligence. Or un passager de Sid abat l'un des frères avec une précision diabolique. Furieux, un des outlaws parvient à blesser Sid. La diligence s'emballe et les Dobbs sont proches de gagner le combat. Cependant, au même moment, Toby et Clem, les fermiers du Triple Six, arrivent en renfort. Les bandits rebroussent chemin et Toby parvient à arrêter la diligence et à maitriser les chevaux fous de panique. Le groupe rentre au ranch. Sid est soigné par Tâche de lune et Ten Gallons. Red se demande pourquoi les frères Dobbs ont attaqué la diligence. Il est également très méfiant envers le passager à la gâchette redoutable : le prêcheur Braggshaw. Quand Sid reprend connaissance, il raconte tout : les Dobbs sont au courant de tous les convois importants. Pour les tromper, Sid transportait un coffre vide, tandis que l'argent de l'union des éleveurs est transporté par... Pharaon Colorado. Le vieil ivrogne est désormais en grand danger...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Lombard réédite les tomes de Comanche avec les couvertures originelles du journal Tintin. Avec les Loups du Wyoming, démarre un cycle de deux albums parmi les plus marquants de la saga. La seule présence des abominables frères Dobbs (déjà annoncés dans le tome deux) vaut à elle seule le détour. C’est une famille de bandits hors normes et terrifiants qui crève l’écran, chacun ayant des personnalités différentes et bien trempées. Judd Dobbs est un ours sans cervelle, Rodd Dobbs un jeune chien fou, tandis que Carter Dobbs est l’élégant de la famille. Ces bêtes fauves sont dirigées par le terrible Russ Dobbs, un chacal intelligent et violent. Jamais des truands n’auront eu autant de charisme. Hermann représente parfaitement ce mélange de crasse dégoutante et de vice sans fond de cette famille. Le scénario de départ est simple (une chasse au trésor, classique dans les westerns) mais particulièrement efficace. L’action est millimétrée avec quelques beaux passages bien rythmés, notamment la scène où les Dobbs attaquent la grange du trappeur Hans. Tous les protagonistes ont un rôle bien précis et tout s’imbrique de façon parfaite et sublime. Dans ce travail d’orfèvre, Greg y ajoute des références aux tomes précédents, le tout formant une saga forte et puissante. Ce tome ajoute également une dimension métaphysique inédite : la question du bien et du mal transpire dans cette lutte entre la famille Dobbs et le clan du Triple Six. La présence du « prêtre » Braggashaw cristallise ces questions éthiques à travers des dialogues qui appellent à la méditation et à la réflexion sur l’homme. Le scénario impeccable est servi par un dessin de haute volée. Hermann travaille ses couleurs et ses détails graphiques avec un soin incroyable. Ses planches sont dignes des meilleures réalisations de Giraud : les hachures viennent durcir le trait des personnages et les effets de lumière et d’obscurité plantent une ambiance western des plus saisissantes. Le meilleur de la série est entre vos mains, à un prix bien moins élevé que la tête des Dobbs !