L'histoire :
Fin du XXIe siècle. L’entreprise de Lord Julius Stileman, qui propose l’immortalité contre un million de livres tous les dix ans, est au plus mal. En effet, en 2178, un problème dans le traitement a permis à quelques uns de bénéficier d’une immortalité à durée illimitée. Or ces patients, en comprenant qu’ils n’avaient plus besoin du traitement Stileman pour être immortels, se sont dès lors crus habités d’une mission divine. Regroupés en un consortium mystique, ils prônent un réveil éthique et religieux, préparent une révolution et font assassiner Stileman ! Mais le milliardaire a plus d’un tour dans son sac. Dix minutes après ce meurtre sur une place publique de Paris, Stileman fait un discours en direct à la TV. L’astuce : le Stileman assassiné à Paris était en fait Dallas Barr, aventurier et meilleur ami de Stileman, qui jouait le rôle de ce dernier depuis 9 ans... Immédiatement soigné par une équipe médicale et revigoré par un nouveau traitement pour 10 ans, Dallas Barr peut à nouveau épauler son ami pour élucider le secret du consortium. Car il semblerait que l’immortalité dont ces derniers bénéficient, s’accompagne d’une mystérieuse faculté à contrôler la vitesse du temps et de gagner ainsi en intellect…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tiré du roman de science-fiction Immortalité à vendre de Joe Haldeman, et dialogué et dessiné par Marvano seul, ce septième épisode est également le dernier de la série. A l’image de l’ensemble des 7 tomes, cette conclusion propose de la SF de haut vol, entremêlant éthique, philosophie et anticipation, mais en un tout diablement confus. En bref, sur des sujets aussi piquants, il aurait sans doute été judicieux de proposer une trame plus limpide. Il est ici question tantôt du sens de la mortalité humaine, tantôt des répercussions mystiques sur l’humanité si l’on devenait un jour éternel, tantôt du bon usage du temps et de la science. Rien que ça. Ah oui, et entrecroisé avec une déception amoureuse en sus. Plus que la complexité des sujets, c’est la manière de les aborder qui est ici perturbante. Marvano multiplie les ellipses, livre les clefs avec parcimonie, (là ça fait un peu beaucoup avec parti et au compte goutte…), ce qui lui permet certes de jouer à sa guise avec la mise en scène, très chouette. Car la pureté des encrages de Marvano se complète toujours aussi bien de la colorisation contrastée de Bérengère Marquebreucq. Les fans apprécieront tout de même quelques idées originales (la canette de Coca qui sert de propulseur dans le vide de l’espace !) et surtout le retour du héros, Dallas Barr, absent du dernier épisode. Bien que totalement abracadabrante, sa résurrection permet d’expliquer beaucoup de choses et de mettre un peu d’ordre dans la série avant de la livrer complète à la postérité…