L'histoire :
Le président des USA convoque Edmond Simplon, alias le docteur Bonheur, à la Maison Blanche. En effet, la situation est grave : le pays compte 6 millions de dépressifs ! A l’origine, le toujours-jovial-docteur Bonheur a pourtant une méthode infaillible pour faire sourire les gens : les chatouiller sous les bras. Mais 6 millions fois deux bras, ça fait un peu beaucoup ! A l’approche des élections, il est pourtant impératif de faire disparaître ces malheureux des listes des sondages. Le doc met alors au point dans la seconde un plan d’action. Primo, il distribue des tracts dans les grandes agglomérations, exhortant au bonheur possible. Secundo, il ramasse les gens tristes dans les rues, avec des camionnettes rouges, leur posant un badge en forme de smiley. Tertio, il les emmène dans un parc d’attraction nouvelle génération : Bonheurland ! A l’intérieur, il y a des trains fantômes sans fantôme, qui circulent au milieu des filles à poil, des chevaux de bois où les chevaux ont été remplacés par des filles à poil et surtout, l’attraction la plus efficace : le toboggan de la mort, qui balance tous les suicidaires à la flotte : ainsi, ils disparaissent bien des sondages…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Docteur Bonheur vient un peu en contrepoids à un phénomène social concret : nos sociétés de nantis comptent de plus en plus de dépressifs et de grincheux (cf. les ventes records d’anxiolytiques ou les fameux sondages alarmants sur le moral des ménages). Le concept de ce petit personnage rondouillard, pourvu d’un nez de clown et de lunettes noires, est « créer le bonheur » là où ce dernier fait défaut. Le schéma gaguesque mis au point par les auteurs est ainsi toujours le même : Dr. Bonheur déboule dans des situations critiques et impose jovialement sa solution miracle… qui débouche systématiquement sur une catastrophe (pour lui et/ou les autres). Est-ce à dire qu’on ne force pas le bonheur ? En ce sens, la série illustre idéalement cette question : au terme de 3 albums d’historiettes pseudo comiques, Clarke et Turk n’ont toujours pas trouvé la formule hilarante. A contrario de Dr House, qui lui fait rire en restant d’une gravité cynique jubilatoire, Dr Bonheur fait des bides systématiques en voulant à tout prix faire rire. Le sourire forcé du héros crispe plus qu’autre chose, tout autant que son adjointe Audrey, colosse improbable et remède absolu à l’amour, dont on ne voit jamais le visage. Bref, les huit historiettes « gentiment trash » de ce recueil divertiront (les adultes !) les plus indulgents : au service électoraliste du président des USA (cf. résumé), au secours de deux randonneurs coincés par un feu de forêt, en proie à des sortilèges gitans, en éducateur spécialisé du nouveau Hulk, en aide aux habitants des favelas, en infiltration d’une secte, en souvenir de l’adoption d’Audrey et au secours d’un cow-boy qui a urgemment besoin d’un centre antipoison…