L'histoire :
Yves Frehel, chercheur en chimie, est toujours plongé dans un profond coma. Autour de lui s’affairent d’autres chercheurs, ses anciens collègues, qui ont réussi à se connecter informatiquement à son cerveau, avec un accès direct à ses souvenirs. Car au sein de son laboratoire numéro 11, Yves a fait une découverte très importante un certain 4 septembre… mais il a refusé de la communiquer. Pour le lui extorquer de force, ils jouent avec sa mémoire, avec ses souvenirs, comme sur un banc de montage audiovisuel, jusqu’à l’amener à se mettre dans une position psychologique favorable qui l’inciterait à déballer son secret. Jusqu’à présent, Yves bloquait systématiquement l’accès à sa mémoire au niveau de l’agression qui lui vaut d’être dans le coma. Ses collègues rusent à présent en le replongeant très loin dans son passé. Yves a 17 ans, il est à la fac. Il a un scooter et se fait draguer par Chris. Chris sort à peine d’un flirt avec le guitariste d’un groupe de hard, un type très violent qui cherche à laver son honneur. Après s’être fait castagner par ce dernier, Yves se réveille âgé de 40 ans et ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Un passant providentiel – en fait un chercheur qui se matérialise dans sa mémoire – le sauve du suicide et l’incite à réunir ses souvenirs …
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de cette série aux frontières du fantastique nous emmenait habilement sur une fabuleuse fausse piste. Suspendu à cette intrigue haletante, le lecteur n’avait d’autre choix que de se laisser happer par ce thriller psychologique véritablement enthousiasmant. Pourtant, dans ce second tome, le scénariste Rodolphe nous refait le même coup : dans les méandres de son coma, le héros est mis en situation de livrer son secret, cette fois en version sixties, et (évidemment) en vain. Sur un mécanisme narratif éventé, l’intrigue fait donc du surplace : une tranche de vie fictive, une intervention externe, un blocage, hop, retour à la case départ. La même recette pourrait durer longtemps, accommodée à diverses sauces… Mais la série est prévue en 4 épisodes ; gageons qu’au prochain opus, le chercheur fera des révélations sur son fichu secret ! Le dessin de Bertrand Marchal reste fidèle à sa ligne réaliste fine et précise, pas franchement originale, mais appliquée et largement suffisante pour nous fondre dans l’aventure. Les visages de ses protagonistes ne sont pas ce qu’il réussit le mieux, à l’instar d’un autre auteur de fantastique, Léo, dont l’héroïne Kim (Aldébaran, Bételgeuse) semble trouver ici un second rôle dans le personnage de Chris…