L'histoire :
Chassés d’Ankinoë, l’ile aux mille parfums, par un terrible concours de circonstances, Golias et ses compagnons n’ont qu’un but : y retourner avec la ferme intention de se venger. D’autant qu’après avoir retrouvé sa sœur Aéréna et lui avoir permis de recouvrer la mémoire grâce à La fleur du souvenir, il connait tout des manigances de son oncle et du sort qui a été réservé à son père, le Roi Farstal. Cependant, voguant vers Ankinoë, l’équipage accoste sur une terre inconnue gardée par l’impressionnante statue d’Hécate, la Déesse aux trois visages, ennemie jurée de la protectrice de Golias, Artémis. A peine arrivés, nos amis sont surpris de ne trouver personne, si ce ne sont quelques enfants apeurés cachés dans une maison et une vieille à la langue bien pendue. Elle leur confie bientôt que le reste des habitants est parti honorer une dette : offrir, pour satisfaire Hécate, une jeune vierge en sacrifice à une bête immonde gardée par la jeune sorcière Atoos. Lorsque Sahran, le vieux mage, entend prononcer ce nom, il réagit étrangement, mais ne livre aucune explication à ses compagnons. Pour autant, Golias est bien décidé à empêcher qu’une telle injustice perdure. Pour ce faire, il décide d’aller s’occuper de la bestiole et de sa gardienne lui-même, tout en confiant la garde de sa sœur à Konios, son plus fidèle compagnon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous vous imaginiez qu’après avoir retrouvé sa sœur et découvert quel sort avait été réservé à son père, Golias allait en découdre illico avec le tonton… il vous faudra attendre encore un brin, le temps d’un album, au moins. Car entre temps, Dieux, et donc notre malicieux tandem d’auteurs, se seront chargés d’entortiller les fils de sa destinée pour convier notre prince à une épopée digne d’Homère : à mi-chemin entre périple façon Ulysse et brouettée de défis herculéens… Aussi, si la trame principale du scénario opte pour un traitement – a priori – définitivement classique et large public, la pelote évidée utilise parfaitement le potentiel dense qu’offre une aventure pêchue joliment teintée de fantastique et de mythologie. Vous voulez du rebondissement, du passé trouble, du glaive tranchant, de la bestiole poilue ou gluante, de la sorcellerie, des objets magiques, du drame familial et des amours récompensés ? Vous en aurez une troisième fois, au rythme d’un retour retardé en terre natale par le sacrifice annuel de vierge pour la Déesse Hécate et des envies d’éternité. Bref, ça ne respire pas l’originalité, mais c’est parfaitement maîtrisé (notamment grâce à la superposition d’éléments scénaristiques construisant une véritable attache aux personnages). Et surtout, impeccablement construit pour tailler un joli costume de héros à notre prince d’Ankinoë. Ajoutez à cela une partition graphique topissime, toujours aussi fouillée, assoiffée de mouvements et agrippant l’œil avec le génie de l’élégance, pour donner des envies de série dépassant les quatre tomes initialement annoncés.