L'histoire :
Golias est à Ephèse, pressé de réclamer justice auprès d’une des prêtresses d’Artémis. Héritier légitime du trône d’Ankinoë, Golias a pourtant dû abandonner l’ile aux mains de son oncle, le perfide Polynos. Une décision d’autant plus cruelle qu’il sait son oncle responsable de l’empoisonnement de son père, le Roi Farstal, désormais plongé dans un profond coma. Et pour ne rien arranger, il s’inquiète du sort de sa sœur Aerena, également retenue prisonnière de Polynos. Aussi, le jeune Prince doit-il agir vite s’il veut rétablir l’ordre des choses. En premier lieu, il doit trouver un antidote capable de rendre raison et vigueur à son père. Il erre ainsi plusieurs lunes de port en port avec le Mage Sahran et Konios, à la recherche d’une fleur magique poussant sur l’arbre légendaire de Cronos : La Fleur du souvenir. La prêtresse assure Golias du soutien d’Artémis dans sa quête. Elle connait même quelqu’un capable de le guider. Cependant, elle met en garde notre ami : Cronos est un Dieu exigeant. Un dieu qui réclamera pour tribu 10 ans de vie, en échange de la fameuse fleur. Son père et sa sœur ont besoin de lui : le tyran doit être chassé. Golias ne peut donc rien faire d’autre qu’accepter. Qu’il en soit donc ainsi ! A eux l’arbre de Cronos, à eux La Fleur du souvenir. Peu importent les obstacles, à commencer par ce marchand d’esclaves…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Loin d’avoir fait dans la demi-mesure et la mise en bouche famélique, Serge Le Tendre et Jérôme Lereculey avaient parfaitement entamé cette série d’aventures antiques mâtinée de fantasy. Au scénario dense, alimenté en permanence de rebondissements et d’action, se superposait en effet un graphisme accessible en diable et d’une élégance à tomber. Bref, peut-être classique dans le genre proposé, mais drôlement efficace en tout cas. Pour ce 2éme opus, le scénario ne ménage pas plus Golias et ses compagnons, qu’il ne l’avait fait pour capter notre intérêt une première fois : marchand d’esclave plutôt coffré ; contrat irrévocable avec divinité; sirènes hargneuses ; satyres armés jusqu’aux crocs, indomptable cheval ailé ou encore hydre gourmande se feront un devoir de mettre des pieux dans les roues du jeune Prince d’Ankinoë. Sans oublier de lui offrir en casse-tête des retrouvailles plutôt compliquées avec sa jeune sœur… Bref, Serge Le Tendre utilise goulûment le matériau mythologique dont il dispose pour alimenter le rythme et le souffle épique de son récit. Force est de reconnaître que ça fonctionne plutôt bien. On ne retrouve peut-être pas le mordant initial, quelques choix dans le traitement de l’intrigue posent question, mais on se laisse forcément happer par la goulée d’aventures proposée. Mieux encore parce qu’elle prépare inévitablement à un retour plein de promesses sur l’île d’Ankinoë. En particulier celle d’une confrontation avec un usurpateur… Jérôme Lereculey signe quant à lui une fois encore une partition somptueuse, dans laquelle le rythme du trait rivalise avec son élégance, le choix des cadrages avec le détail des décors, et surtout, qui s’amuse comme un gosse de l’incroyable « bestiaire » à animer.
