L'histoire :
Au village Schtroumpf, malgré leurs différences de caractères, tous les Schtroumpfs vivent dans l’harmonie et l’entraide. Néanmoins, la Schtroumpfette se sent véritablement différente des autres en raison du traitement qui lui est systématiquement réservé. Par exemple, quand elle veut aider le Schtroumpf ramoneur, celui-ci refuse car il a peur qu’elle se salisse. Quand elle veut aller faire un jogging avec le Schtroumpf costaud, ce dernier lui déconseille car elle ne pourrait assurément pas le suivre. Le grand Schtroumpf, quant à lui, a toujours besoin d’être seul lorsqu’il se concentre pour ses expériences. Enfin, lorsque le Schtroumpf farceur offre un cadeau à la Schtroumpfette, il s’agit d’un vrai cadeau, avec de belles fleurs dedans, et non d’un pétard qui explose à la figure. Or il n’est pas vraiment le seul à offrir des fleurs à la Schtroumpfette… Son salon ressemble à la boutique d’un fleuriste. Bref, la Schtroumpfette en a marre de ce statut à part. Alors elle décide de se déguiser en garçon pour pouvoir tout faire comme les autres ! Elle passe un t-shirt moulant couleur peau bleue, met un pantalon blanc et range sa tignasse blonde sous son bonnet, puis se mélange aux autres Schtroumpfs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La lutte contre les inégalités sexuelles est un thème on ne peut plus dans notre actualité sociale. Il est donc logique que cette nouvelle collection Grandir avec les Schtroumpfs dédiée à l’éducation citoyenne, et à destination d’un public de jeunes lecteurs, s’en empare. Autant que les bases soient bonnes dès le plus jeune âge. Etant donné le lectorat, il n’est bien évidemment pas question de parler de troubles de la définition sexuelle, de harcèlement, de nivellement salarial, ni de #BalanceTonPorc. Ici, la Schtroumpfette se sent d’elle-même sur la touche, du fait d’un zèle de « galanterie », que l’on peut parfois assimiler à de la discrimination envers le « sexe faible ». Hé d’abord, pourquoi n’aurait-elle pas le droit de bricoler avec le ramoneur, de rivaliser en sport avec le costaud ou de se faire ébouriffer la mise-en-pli par un pétard du farceur ? En somme, une fille et un garçon, c’est certes un peu différent, mais au fond c’est quand même vachement pareil. Dans le dossier final pédagogique, la psychologue Diane Drory rappelle qu’une fille peut tout à fait être championne de rugby et un garçon amateur de danse classique. Et plus largement, l’expression de nos différences n’a rien d’inconvenant. Il en va de nos libertés individuelles et de la cohésion de notre groupe humain. Antonello Dalena fait le job graphique comme sur les trois volumes précédents, en dynamitant la sage charte de Peyo via un trait plus caricatural, souple, dynamique et complété par la colorisation toute aussi moderne de Paolo Maddaleni. Vive les filles et les garçons.