L'histoire :
Dans le village Schtroumpf, un groupe s’amuse à se courir après et à s’attraper en imitant Gargamel. Le plus chétif d’entre eux est évidemment attrapé en premier et il n’a guère de chance de rattraper les autres, étant donné qu’il est bien moins vif. Les autres, parmi lesquels se trouve le Schtroumpf costaud, se moquent de lui en le baptisant « Gargamou ». Et quand il tombe dans la boue, les quolibets redoublent ! La partie terminée, le groupe s’en va cueillir de la salsepareille. Le Schtroumpf chétif prend le temps de faire un brin de toilette pour retirer la boue… mais quand il est enfin prêt, les autres ne l’ont pas attendu. Il part donc à leur recherche, mais il les croise aussitôt de retour avec plusieurs jolies feuilles de salsepareille. Etant donné que le Schtroumpf chétif n’a pas participé à la cueillette, les autres lui demandent qu’il rapporte quelque chose pour participer au goûter avec eux. Du jus de framboise, par exemple ! Le Schtroumpf chétif s’exécute et s’en va préparer le jus, ce qui lui prend pas mal de temps… Quand il revient, évidemment, le goûter est terminé. Pire : le Schtroumpf costaud le remercie en ricanant et il boit tout le jus de framboise d’une traite, sans rien lui laisser ! Les autres continuent de se gausser en l’appelant « Gargamou »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Publiée en petits formats souples et carrés, Grandir avec les Schtroumpfs est une série dérivée des classiques aventures des Schtroumpfs. Elle propose de cerner une petite déviance sociale différente à chaque album, dans une démarche de pédo-psychologie louable : le mensonge, la pollution éhontée, la trouille irraisonnée, le machisme… Pour une fois, le défaut dont il s’agit n’est pas porté par le personnage central, ici le Schtroumpf chétif. En effet, le sujet est cette fois le harcèlement (scolaire), et ce sont donc les autres qui ont un comportement indécent envers le pauvre chétif. Or ce dernier est aussi très passif, il ne cherche jamais vraiment à s’opposer à ces comportements, parce que l’emprise dont il est victime l’empêche de les déceler déviants. L’aventure fait donc d’une pierre trois coups : primo, elle montre à quoi ressemble le harcèlement ; deuxio, elle montre les conséquences désastreuses de ce comportement (à portée des tout petits, rassurez-vous !) ; et tertio, elle incite les harcelés à se rebeller contre leurs harceleurs. Comme pour les précédents volumes, le dessin d’Antonello Dalena est « plus chewing-gum » que la série originelle. Il se dévoile au sein d’un découpage rythmé et de grandes cases, pour une lecture rapide. Le dossier éducatif final de Diane Drory conclut comme toujours le fascicule.
