L'histoire :
Il fait bon vivre dans le village des Schtroumpfs, pour tous ses habitants sauf un : le Schtroumpf peureux est sans cesse insécurisé par tout ce qu’il croise. Un escargot sur un sentier l’empêche d’avancer ; la possibilité d’un orage l’empêche de sortir. Il va attraper un rhume, se perdre dans la forêt, tomber dans un ravin, croiser Gargamel… Et le pire moment, c’est encore la nuit. La nuit avec tout ce noir autour, dans lequel se tapit forcément un ennemi. La moindre ombre, le moindre bruit nocturne, sont les signes évidents d’une menace et cela l’empêche de dormir. Régulièrement, il pousse un cri de terreur, qui réveille tous ses voisins (et au-delà). Et la plupart du temps, il demande au Schtroumpf à lunettes de dormir avec lui, pour le rassurer. Mais enfin, ça n’est pas une vie pour le Schtroumpf à lunettes ! Surtout que la présence de ce dernier à ses côtés ne l’empêche pas de hurler d’effroi au moindre bruissement de feuilles… Le Schtroumpf à lunettes a alors une idée : il peint sur le plafond au-dessus du lit un soleil géant, pour donner de la « lumière », une fois la chambre éclairée à la bougie. Résultat : Peureux ne dort plus tout…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son nom l’indique, Grandir avec les Schtroumps s’adresse aux enfants, aux jeunes enfants surtout. A chaque opus, cette nouvelle série dérivée de l’univers des Schtroumpfs propose de décliner le caractère de l’un des lutins bleus sur le plan du développement psychologique infantile, afin d’en tirer une morale ou une explication rassurante et constructive pour les jeunes lecteurs. La peur du noir qui est cernée dans ce premier petit fascicule souple inaugure ainsi au mieux cette intention. Il s’agit ici de rassurer le Schtroumpf peureux afin qu’il dorme la nuit – et qu’il n’empêche pas les autres schtroumpfs de dormir ! A la fin, la psychologue Diane Drory, spécialiste des troubles de la petite enfance, propose un cahier spécial à hauteur de l’intellect des enfants, afin de creuser pleinement la thématique de la peur. Pourquoi a-t-on peur, comment vaincre sa peur… Avec un petit détour pas si bête sur la grande utilité du sommeil ! L’aventure en elle-même se déroule sur 28 planches, dans un découpage plutôt carré. Le dessin d’Antonello Dalena, que les lecteurs d’Ernest et Rebecca connaissent bien pour ses rondeurs et sa grande expressivité, prend ses aises avec la charte graphique établie par Peyo. Tout comme le film d’animation des Schtroumpfs en 3D l’avait fait en son temps, cette série s’affranchit sans scrupule du sage « gabarit Schtroumpf ». Les personnages existent ici en gros plans, avec des bouilles encore plus caricaturales et beaucoup de profondeurs. Les décors du village, de la forêt, du chantier conservent quant à eux toute leur joie, leurs détails, leurs couleurs contrastées, avec une utilisation renforcée de la lumière.