L'histoire :
Alors qu’ils font une partie de pétanque, deux schtroumpfs saluent l’exploit du schtroumpf costaud qui revient d’un sacré jogging : il est allé jusqu’au champ du Pistou-tout-au-bout ! Un autre schtroumpf débarque en disant qu’il a fait bien mieux : il est allé jusqu’à la maison de Gargamel, en partant à l’aube, afin de voir le jour se lever sur le village, de loin. Waow. Puis pour éviter de s’embrouiller dans son gros bobard, il file à l’anglaise rejoindre le chantier du barrage. Evidemment, il est en retard ! Alors il invente un autre bobard pour éviter de se faire enguirlander par le schtroumpf bricoleur. Il dit qu’un coup de vent a renversé sa marmite et qu’un début d’incendie s’est déclaré chez lui et a abimé tout son salon. Son sens de l’abnégation l’a néanmoins amené à venir faire son devoir au barrage… (quel schtroumpf !) Le soir venu, quand il rentre du barrage, il se fait toutefois « cueillir » par le Grand Schtroumpf. Jamais il n’aurait dû aller jusque chez Gargamel, cela est bien trop dangereux et va clairement à l’encontre des recommandations ! Le schtroumpf est alors forcé de reconnaître qu’il a menti, afin de faire le malin. Puis le schtroumpf bricoleur débarque chez lui pour l’aider à réparer ses dégâts… mais il constate que son salon n’est pas du tout ruiné ! Encore une fois, le schtroumpf avoue avoir inventé cette histoire pour justifier son retard. Et maintenant, il a super honte, car il redoute que plus personne n’ait confiance en lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce sixième petit fascicule de Grandir avec les Schtroumpfs – série parallèle d’obédience pédo-psychologique, à destination des plus jeunes lecteurs – se propose de décrypter les mécanismes du mensonge. Qu’est-ce qui nous pousse à mentir ? (réponse : pour dissimuler une bêtise ou se faire « mousser » !) Pourquoi faut-il éviter de le faire ? (réponse : parce qu’en mentant, on perd durablement la confiance que les autres peuvent placer en vous !) Chez le jeune enfant, il est pourtant vite évident que ça n’est pas bien de travestir la réalité. Et pourtant, ce réflexe perdure parfois toute la vie. Il suffit d’écouter un discours politique ou de voir un match de football pour le constater. Cette courte histoire en BD revisite, en somme, la fable d’Esope « Le garçon qui criait au loup » (ledit loup étant ici remplacé par Gargamel). En effet, celle-ci est généralement parfaitement limpide pour expliciter la nécessité impérieuse d’être honnête. Pour s’adresser aux vrais jeunes d’aujourd’hui, peut-être aurait-il fallu aussi utiliser le verbe mythonner (ou pipeauter) à la placer de « mentir ». A l’issue de la bande dessinée, comme toujours, la psychologue Diane Drory décrypte avec des mots simples et des concepts accessibles le mécanisme du mensonge et les conséquences redoutables de ce vilain défaut.