L'histoire :
Les premiers pas de Franck en gestionnaire de fonds pour le très mystérieux Bilkaer ont été concluants. Si bien qu'il quitte Hong Kong pour New York, dans l'optique de développer une nouvelle forme de fonds spéculatifs. Dans une période de taux d'intérêts très bas, les ménages américains ont massivement emprunté pour financer l'achat de leur maison. Parfois malgré des revenus très faibles, avec la garantie (semble t-il) imparable de céder leurs biens aux banques en cas de difficulté de remboursement. Les sommes en jeu pour ces emprunts pléthoriques deviennent alors l'enjeu d'un marché en tant que tel, celui des subprimes, qui promet des retours sur investissement hyper attractifs. Franck est en charge de développer ce nouvel eldorado qui permet aux banques du monde entier de rentrer dans la danse. Arrogant et brillant, il progresse de manière fulgurante jusqu'à devenir une star de la finance, abordé par les journalistes et tout ce que le pays compte de fortunes de toutes origines. Mais lorsque la banque centrale décide de raffermir ses positions sur les taux d'intérêt, de premières difficultés de remboursement vont frapper les ménages...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Remarquable montée en puissance ! Ce tome 2 fonctionne comme un véritable polar, établissant un suspense haletant dont l'issue, connue sur le principe, surprend néanmoins. La mise en scène de la folie spéculative d'établissements bancaires sans scrupules est émaillée d'informations et d'explications qu'on se prend à comprendre. La lente survenue de la crise de 2007-2008, au cœur de cet album, est mise en scène de l'intérieur, révélant des manipulations insoupçonnées mais crédibles. Le comportement individuel de Franck, héros en négatif de cette saga, nous plonge dans la vie quotidienne de traders surmenés, accros aux excès, terriblement sûrs d'eux. Et progressivement, l'album se durcit, Tristant Roulot livrant une deuxième partie millimétrée extrêmement réussie et accrocheuse. Il peut s'appuyer sur Didier Sabbah pour apporter les détails techniques qui renforcent son propos. Tandis que Patrick Hénaff fait tout ce qu'il faut pour une mise en images dans les codes visuels de la collection Troisième Vague, qui héberge déjà Sisco ou IR$. Un trait précis, de beaux effets de mise en scène, et une lisibilité irréprochables. Pas évident a priori, le pari d'une série grand-public sur le monde de la finance est réussi.