L'histoire :
Franck et sa femme Kate sont toujours à Shanghai. Leur déplacement de quelques jours se prolonge suite au blocus autour de Taiwan où ils habitent avec leur fils Noah. Le gamin est resté dans leur appartement de Taipeh sous la bonne garde de sa nourrice. Franck est en pleine discussion avec un agent de la CIA. La mission du trader sous couvert de sa société Bright Capital à la réputation internationale était de discréditer la bourse chinoise et ses manœuvres sur les réserves d'or. Une mission secrète pour empêcher la mise en cause de la suprématie du dollar américain sur l'économie mondiale. Mais les choses se compliquent, car l'ancien mentor de Carvale semble à la manœuvre lui aussi, et pas forcément du côté américain. Pendant ce temps, Kate se consacre à la défense de Yun Tykoon, un sportif taiwanais arrêté par les autorités chinoises pour son statut d'incarnation de l'indépendance de la petite île. Mais avant son droit de visite, elle assiste à une scène de violence arbitraire perpétrée dans le seul but de faire plier sa détermination. Elle commence à douter de pouvoir faire quoi que ce soit pour son client s'il ne fait pas publiquement allégeance au régime chinois. Au moment où une issue se dessine, les choses vont se compliquer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur fond d'enjeux boursiers remarquablement documentés par Philippe Sebbah, Tristan Roulot aura déroulé avec Hedge Fund un thriller financier plein de cynisme et de violence, qui trouve sa fin avec ce septième volume. Cette intrigue débutée avec l'épisode précédent nous impressionne une nouvelle fois par son mélange de purs rebondissements grand public et d'éléments très crédibles sur les rivalités géopolitiques entre places boursières, la manipulation des cours de l'or, ou le rôle du bitcoin dans l'économie du crime. Patrick Hénaff montre toujours une belle efficacité graphique, que ce soit dans la scène de sexe plutôt drôle qui se termine mal dans la salle de bain de Franck et Kate, ou dans les belles vues de villes asiatiques ultra modernes. L'album est en pratique construit en deux temps, le premier pour conclure la dernière mission du trader, et l'autre pour clôturer la série. Les auteurs nous ont réservé des surprises sur lesquelles on aurait probablement aimé passer plus de temps, mais qui ont le mérite de donner une cohérence supplémentaire au monde sans morale qu'ils ont décrit depuis les débuts hésitants de Franck, petite frappe de la finance, si l'on peut dire. La série aura été originale dans son intention et plutôt réussie avec son personnage principal pas très sympathique. On n'avait clairement pas vu la pure finance aussi bien mise en scène dans la BD grand-public.