L'histoire :
Frank Carvale est désormais détenu à Sing Sing, condamné à 100 années de prison pour son arnaque sur fond de hedge funds. Son ancien boss, Bilkaer, est passé à la spéculation sur la dette grecque, nouvel eldorado pour les traders sans scrupules qui anticipent les conséquences d'un défaut de paiement. Franck reçoit un jour une visite inattendue à bien des égards. Kate vient lui présenter Noah, un jeune garçon dont il découvre qu'il est son fils, et qui ne peut retenir ses questions sur celui dont sa maman lui a visiblement beaucoup parlé. Kate est avocate et décide de relancer l'enquête qui a fait emprisonner Frank. Elle fouille minutieusement la structure de Bright Capital, pour tenter de prouver que la société dans laquelle Frank avait été embauchée est en fait responsable de la pyramide de Ponzi qui a ruiné de nombreux épargnants naïfs. Di Duca, le mafieux qui avait confié des sommes d'argent à blanchir à Frank, a ses relais en prison, qui menacent le vie de l'ex trader. Frank doit alors compter sur Kate pour une improbable porte de sortie, tout en continuant de conseiller Di Duca sur des placements à haut rendement, en tenter ainsi de payer sa dette...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Beaucoup plus didactique que les deux tomes précédents mais pourtant toujours structuré comme un polar, ce nouvel épisode se consacre aux divers aspects de la spéculation autour de la dette grecque. A travers Bilkaer le financier qui mise des sommes faramineuses sur l'écroulement de l'économie dans un pays d'Europe, les auteurs décrivent en détail les mécanismes qui génèrent des prophéties auto-réalisatrices en jouant sur la perception de la solvabilité des états. Ils prennent soin d'y ajouter le suspense autour du sort de Frank, menacé en prison, bouleversé par l'existence de son fils, mais toujours attiré par l'argent facile et immoral des placements à risque. Ce parallèle constant maintient le lecteur en tension, tout en lui fournissant des explications techniques nombreuses mais étonnamment claires. Les ficelles de la relation entre Frank et Kate, tout comme les menaces proférées par Di Duca, sont assez prévisibles, mais l'ensemble tient la route de manière très contrôlée. La série possède un ton bien à elle, portée par les connaissances appuyées des scénaristes Tristan Roulot et Philippe Sabbah. Graphiquement bien réalisée, elle se lit avec facilité, même lorsqu'on n'est pas un lecteur régulier des Echos. Une plongée distrayante et romancée dans l'actualité récente, qui dévoile des aspects crédibles du monde de la pure spéculation financière.
