L'histoire :
Depuis la mort de son mari, Camille cumule deux emplois afin d’avoir suffisamment d’argent pour elle et sa fille. Hélas, en ce mois de janvier 1919, la jeune femme est convoquée par le patron de l’usine où elle travaille. Ce dernier lui annonce qu’il doit malheureusement se passer de ses services. Il n’a absolument rien à reprocher à Camille, mais les commandes ont baissé et il est donc contraint de se séparer des dernières personnes embauchées… Comme si cela ne suffisait pas, lorsque Camille arrive enfin chez elle, elle découvre que le médecin est là pour sa fille. L'enfant est atteinte de tuberculose et son état s'est encore empiré. Il lui faut au plus vite suivre une cure au sein d’un sanatorium. Cependant, cela est bien au-dessus des moyens de Camille, surtout maintenant qu’elle n’a plus qu’un seul job. Veuve d’un talentueux hypnotiseur dont elle était l’assistante, la jeune femme se laisse alors aller à une idée désespérée : trouver un riche parti et tenter de l’hypnotiser, le temps de le détrousser ! Elle reproduit la manière de faire de son mari, et réussit parfaitement son coup. Mais elle est rapidement démasquée et arrêtée par la police. Repérée par le chef des services secrets, Camille se voit cependant offrir une opportunité afin d’éviter la prison et d’offrir les soins nécessaires à sa fille : utiliser son don afin d’intégrer et démanteler un groupuscule terroriste…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa nouvelle série, Laurent Galandon (auteur notamment de L’envolée sauvage), propose une nouvelle fois une fiction se déroulant au cœur d’une réalité historique. Ici le récit se situe juste après la Première Guerre Mondiale alors que le tigre, Georges Clemenceau, est menacé par un groupe terroriste. Au milieu de ce contexte, on retrouve l’héroïne, Camille, qui tente tant bien que mal de survivre en compagnie de sa fille. La corde au cou, elle décide d’enfreindre la loi en usant de son talent d’hypnotiseuse. Un acte qui va attirer l’attention du colonel Brumaire et amener la jeune femme au cœur du danger et de grands événements. Pour ce premier tome, le scénariste propose une intrigue très efficace, mais parfois embrumée. Bien que volontairement lié à l’hypnose, le scénario se révèle tout de même un peu déstabilisant parfois. Heureusement, le final et les révélations finiront par lever le voile sur tout. Pour mettre en images cette ambitieuse nouvelle série, on retrouve Attila Futaki, le dessinateur de Severed, chez Urban comics. Dans une veine sombre comme le récit, le dessinateur offre un trait encré semi-réaliste travaillé, avec des personnages et des décors de qualité. Cette première partie se révèle à la fois intrigante, déstabilisante et plaisante, quoique encore floue, pour un résultat final qui donne très envie de découvrir la suite. Le second tome à paraître est d’ores et déjà baptisé La disciple…
