L'histoire :
Depuis la mort de Kyle, les soupçons se précisent sur l'origine des actes violents perpétrés à l'encontre des grands noms de la finance impliqués dans les dérives du système. Un professeur d'économie réputé lance une action marquante avec le déploiement très médiatisé d'une immense banderole sur la façade d'un immeuble du quartier d'affaires de Manhattan. Une liste de noms de personnalités qu'il faut punir pour l'effondrement du système banquier américain, et le prix payé par les petites gens. Venger le peuple en punissant les profiteurs, et utiliser pour cela des moyens pas forcément légaux, voilà ce qui s'annonce, et qui fait évidemment frémir Wall Street. Larry B.Max, désormais au service d'intérêts privés malgré la rage permanente de ses anciens collègues de l'IRS, n'ignore pas que la société dont il défend les dossiers fiscaux fait partie des cibles du mouvement radical qui s'annonce. Il continue en parallèle d'enquêter sur la mort de ses parents, et partage avec sa sœur Lane une découverte qui remet totalement en cause le scénario de l'accident d'avion.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La décision de sortir Larry de l'IRS était vraiment l'idée qu'il fallait pour relancer la série et multiplier les possibilités de développement des intrigues autour de notre héros. Son premier employeur assassiné par un mystérieux commanditaire et ses anciens collègues qui ne digèrent pas sa défection, voilà un premier sac de nœuds savoureusement compliqué pour un redresseur de torts fiscaux à qui tout semblait un peu trop facile. La résurrection improbable de Gloria et le flou autour de la mort de ses parents font de ce diptyque une réussite bien construite, élégamment mise en images par Bernard Vrancken, qui déroule avec aisance et sans excès de détails les schémas visuels type de la série policière grand-public actuelle. Le parallèle entre Larry Max et Largo Winch est évident, mais ne gâche pas le plaisir de lecture, Desberg étant lui aussi un scénariste documenté, attaché à une forme de réalisme économique. Certes, il n'y a pas chez IRS les scènes centrales spectaculaires qui rythment souvent les aventures du milliardaire en jeans, mais la vie de plus en plus compliquée du personnage principal réserve suffisamment de surprises pour continuer d'accrocher le lecteur consentant.