L'histoire :
Larry B Max est désormais sénateur de Californie, père de famille de quarante ans, marié avec Diane. Lors d'une conférence de presse, il est violemment pris à parti par des journalistes qui l'accusent d'avoir corrompu son prédécesseur, qui s'est suicidé. De la foule, montent aussi des rumeurs de violence envers ses ex-compagnes. La séance ne prend fin qu'avec une intervention de sa femme qui affirme publiquement son soutien à Larry, et sa totale confiance dans son honnêteté. Pendant ce temps, dans un grand hôtel de la ville, Belinda s'apprête à quitter la chambre de l'homme d'affaires avec qui elle vient de coucher. Mais au moment de se diriger vers la porte, la belle jeune femme sort un revolver de son sac à main et tire à bout portant. Sur la côte Est, à bord d'un superbe yacht sur Martha's Vineyard, un jeune avocat ambitieux vient offrir ses services à un richissime spécialiste de l'évasion fiscale, en lui affirmant qu'il est menacé par un certain Jonny ! Le même nom que le commanditaire du meurtre perpétré par Belinda. Larry, de son côté, mène l'enquête pour tenter de savoir pourquoi ses ex-compagnes portent des accusations contre lui. Venu incognito dans une boîte de nuit pour retrouver l'une d'entre elles, il ne peut pourtant pas empêcher qu'elle aussi soit assassinée. Il n'a pas le temps de lui porter secours, avant qu'une photographe à sensation ne saisisse sa silhouette penchée sur le corps ensanglanté, dans la rue adjacente.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stephen Desberg relance son héros avec un changement de vie complet, un nouveau métier et désormais une vie de famille. Bien entendu, il n'est pas question de transformer le thriller fiscal en chronique d'une vie ordinaire. Les dangers font immédiatement irruption autour du nouveau sénateur. Les premières cases de l'album nous plongent dans ce nouveau contexte, que le scénariste va progressivement raconter en remontant par bribes dans les quelques années précédentes. Une remise à plat intéressante, puisqu'elle va permettre de toutes nouvelles intrigues, et une galerie de nouveaux personnages. L'un après l'autre, ils nous sont présentés en action, sans qu'on sache encore comment tout cela va boucler sur notre quadragénaire aux cheveux blancs. Desberg s'amuse d'ailleurs avec une voix off qui surjoue un peu les scènes que les images mettent en action. Mais il faut en passer par là pour introduire un nouvel univers et beaucoup d'infos, tout en créant les premiers éléments d'un suspense accrocheur. Alors effectivement, Larry semble assez mal parti, entre les tueuses blondes, les photographes un peu déséquilibrées et les soupçons de meurtre. Bernard Vrancken et Henri Reculé rassemblent leurs talents pour des images léchées, jouant parfois avec des effets nocturnes qui rappellent les comics américains. Les couleurs de Bérengère Marquebreucq complètent ce travail esthétique et percutant à la fois, dans lequel on s'immergera probablement avec moins de recul dès le prochain tome.