L'histoire :
Londres, 1888, période de troubles et de lutte des classes. Alors que Jack l'éventreur a été arrêté il y a quelques temps, une série de meurtres sanglants de femmes a repris. Scrubby et ses amis accompagnent justement l'inspecteur Michaël à la morgue, pour reconnaitre le corps d'une des danseuses du Wilson Music Hall. Cette dernière avait soi-disant rendez-vous avec un Lord... Le mode opératoire est similaire au meurtre de la belle Laura : un éventrement en bonne et due forme. Quand surgit Sir Charles Warren, en rage de trouver des civils à la morgue, Scrubby reconnait immédiatement l'officier qui était à la tête du massacre du « dimanche sanglant ». il sombre aussitôt dans une sorte de transe qui lui permet de revivre les évènements et l'exécution de son père. Son subconscient se réfugie alors dans ses landes bien-aimées, où il rencontre le sage de la forêt. Quand il revient à lui, sa sœur lui propose quelques shillings pour aller s'amuser. Dégustant tranquillement une tourte à la viande, Scrubby ne manque pas de remarquer cette ombre qui semble le suivre depuis un certain temps. Cette fois, il veut en avoir le cœur net : il se précipite pour tenter de l'attraper…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tissant un monde à la frontière entre la féérie et le Londres de la fin XIXe, la légende du Changeling conte les aventures du pittoresque Scrubby, qui ne grandit jamais. Voilà maintenant 4 albums que ce dernier s'est mis les pieds dans une toile qui mélange le temps et l'espace. Si l'atmosphère est sympathique et si on prend toujours du plaisir à suivre les péripéties initiatrices de l'avorton, on a bien du mal à trouver de l'intérêt à la trame scénaristique sous-jacente, toujours incompréhensible. Pour l'instant, celle-ci ne sert que très peu les actions principales de cette histoire. Bon, d'accord, il y a cet espèce de truc informe qui symbolise le mal depuis la nuit des temps et qui est au cœur de ce massacre de femmes… Il y aussi le fou des forêts qui se rappelle au lecteur et à Scrubby, une fois de temps en temps… Mais après, on en saura guère plus, si ce n'est le curieux rebondissement de fin qui présage bien des développements dans la suite de cette série. Cela n'entache que très peu l'intérêt de cette série qui reste très agréable à lire, notamment grâce à la griffe semi-réaliste, riche et dense, du dessinateur Xavier Fourquemin (et toujours les belles couleurs de Scarlett !)