L'histoire :
Par un biais fantastique qui le dépasse, Karl, 15 ans, a été absorbé à l’intérieur de son jeu vidéo ! Aux côtés de l’impressionnant et verdâtre ogre Karnos et de sa fille sexy Phaline, il est désormais « le maître des ogres »… du moins tant qu’il est en contact avec le pisto-laser qui lui sert de joystick. Son intention est bien de parvenir à retrouver la réalité, mais il ignore comment y parvenir. Et il s’aperçoit avec angoisse que les piles de sa manette sont presque déchargées ! Il lui faut donc vite parvenir à atteindre l’objectif final de ce jeu particulièrement périlleux. Il suit donc le scénario, comme décrit dans le mode d’emploi de ce royaume d’heroïc-fantasy, qu’il a emporté avec lui. Aux côtés de ses alliés, ils viennent de se sortir des griffes des ogres-cyclopes géants lacustres et reprennent donc leur route, par la mer. Ils repêchent alors un ogre en perdition sur une barque : c’est Katrain, le cousin de Karnos, à qui les rênes du pouvoir avaient été confiées, en attendant l’avènement de Karnos. Katrain leur apprend que le terrible Kanate a fédéré tous les clans des ogres pour réussir son putsch… et puis il meurt. Profitant d’une escale sur une île, Karl endure alors une étrange expérience : sitôt qu’ils tombent dans un piège, amenant à la mort de Phaline, la séquence qu’ils viennent de vivre se rejoue, jusqu’à ce qu’il trouve une solution pour éviter l’issus fatale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A moins de rempiler pour un second cycle, les aventures de Karl devenu Maître des ogres à l’intérieur de son jeu vidéo, se concluent bel et bien avec ce tome 3. Elles se terminent d’ailleurs de manière extrêmement subite et précipitée, en un final condensé suspect. Tout cela fleure la fin de série imposée par l’éditeur… et les auteurs ont eu au moins le mérite de rendre ce dénouement un tantinet cohérent. C’est dommage, car à une époque où le marché était moins saturé, la BD aurait eu ses chances de trouver son petit succès. Tous les ingrédients de la grande aventure jeunesse d’heroïc-fantasy sont en effet à nouveau réunis dans ce tome 3 qui apporte son lot de rebondissement périlleux, de perspectives politiques, de complots familiaux… Il culmine par une scène de champ de bataille démentielle et géante, couvrant deux pleines pages. Le dessinateur italien Vincenzo Cucca a décidément mis au point un character-design et un décorum très réussis. Côté action, c’est donc inventif, bondissant, exotique… et sans se départir de fondations solides : le contexte « politique » de cet univers fantastique aurait également eu matière à être approfondi ; de même qu’on aurait aimé en savoir plus sur les mécanismes qui permettent de passer de la réalité au jeu. Initié par le film Tron, ce principe est pourvu d’un vaste potentiel de développements et de conséquences… à peine amorcés ici.