L'histoire :
Karl est un adolescent qui compense par les jeux vidéos une vie de famille difficile : son père s’est remarié avec une femme fatale qui lui pourrit la vie, et sa demi-sœur Nicole est tout aussi détestable. Un soir, alors qu’il est plongé dans le « Maître des ogres », un jeu massivement multi-joueurs, les personnages du jeu débarquent dans sa chambre… Et inversement, lui-même finit par être absorbé par le monde d’heroïc-fantasy où se déroule le jeu. Armé d’un joystick en forme de flingue du futur, il y est le maître du puissant ogre Karnos et de sa sexy fille Phaline. En proie à des luttes de pouvoirs au sein de son clan, le roi Karnos a hâte de retrouver son royaume, tiraillés par divers petits seigneurs ogres ambitieux. Il est accompagné d’une tribu de nains qui aspirent quant à eux à retrouver leur montagne. Tout ce que demande Karl, pourtant, c’est de retrouver la quiétude de sa chambre… Etant donné qu’il a les règles du jeu en main, il sait que ce niveau de l’aventure recèle mille dangers ! Il ignore encore que dans la réalité, Nicole s’est connectée au jeu et qu’elle incarne un redoutable ennemi dans son univers. Dans une forêt habitée par un esprit malfaisant qui contrôle la flore, Karl, Karnos et les nains sont alors soudainement attaqués par des plantes carnivores géantes et venimeuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Série jeunesse, Le maître des ogres propose un pitch assez classique dans son genre, qui bénéficie d’un écho dans l’actualité de ce mois de février 2011, avec la sortie ciné de la suite de Tron. En effet, comme dans ce film précurseur du cyberpunk, le jeune héros est ici absorbé par un jeu vidéo et il doit se démener face à moult obstacles pour en sortir. L’univers du jeu est toutefois différent : Karl est confronté à des contingences d’heroïc-fantasy (et non techno-futuristes), perturbées par des interventions multi-joueurs et il est régulièrement zappé d’un monde à l’autre. A l’instar de la mise en bouche prometteuse, cette suite scénarisée par Michel Rodrigue se révèle ultra dynamiques, bourrée de rebondissements et d’aventure… Il y a des plantes géantes carnivores, une colonie de nains en transhumance, une lutte fratricide des ogres, un tourbillon, un cyclope carnivore géant, une séquence de bataille navale très spectaculaire et originale : les bateaux sont suspendus à des chaines géantes dans un frigo démesuré (sur une double planche impressionnante !). On sent que l’artiste italien Vincenzo Cucca s’amuse comme un petit fou à mettre en scène cette série fantastique pêchue, qui contentera assurément les djeunz (disons… de 8 à 14 ans ?) et divertira légèrement les adultes…