parution 14 février 2025  éditeur Le Lombard  Public ado / adulte  Mots clés Guerre / Historique / XIXème-Victorien / XVIIIème-Lumières

Les Mémoires du Dragon Dragon T3

Osez, Joséphine

Lors de la première Campagne d’Italie, par un concours de circonstance, le dragon Dragon bénéficie d’un portraitiste officiel et met son dévolu sur Joséphine de Beauharnais. Conclusion (hélas) d’une série historique érudite et truculente.


Les Mémoires du Dragon Dragon T3 : Osez, Joséphine (0), bd chez Le Lombard de Juncker, Spruyt
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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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L'histoire :

Le 10 mai 1796, les troupes françaises du Directoire s’opposent aux autrichiens à Lodi (Italie). L’armée dirigée par le général Napoléon Bonaparte reçoit le soutien des carabiniers de Savoie pour tenter de traverser l’Adda. Le dragon Dragon suit ces évènements à distance, planqué dans un cabanon avec son « mignon », Anselme, alors même qu’il était censé être parti en reconnaissance pour trouver un gué. Le tire-au-flanc est repéré par sa hiérarchie, qui exige qu’il se mette enfin à l’eau. Par inadvertance, le dragon Dragon trouve alors un gué providentiel… juste à côté du pont saturé ! Les soldats se jettent à l’eau et l’offensive des français n’en est que plus massive. Le soir même, Bonaparte en personne félicite Dragon. Il est le héros qui a ouvert les portes de Milan. Cette affaire n’arrange pas la haute opinion que le dragon a de lui-même. Dans les heures et jours qui suivent, il festoie, boit plus que de raison et se retrouve même affublé d’un portraitiste officiel, Antoine-Jean Gros (jeune), qui a les faveurs d’une certaine Joséphine de Beauharnais (future impératrice). En haut trousseur à voile et à vapeur, le dragon Dragon espère surtout de cette insolite compagnie qu’elle finisse dans son lit. Le soir, sous la tente, il prend donc la pose, nu, et se raconte avec emphase. Gros tire de ces rendez-vous des fresques pour le moins incongrues… qui stupéfient Joséphine le soir de leur vernissage au palais Serbelloni de Milan…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Elles sont rares, les séries historiques qui parviennent à être à la fois fidèles au récit national, dynamiques dans leur rythme narratif et à tourner néanmoins aussi bien l’Histoire en dérision. Les mémoires du dragon Dragon (le premier dragon est son grade militaire ; le second Dragon est son patronyme) sont de celles-ci, qui nous épatent à la fois pour leur truculence et leur érudition. Au scénario pour la troisième (et dernière) fois, Nicolas Juncker nous régale au fil de la première Campagne d’Italie de 1796, plutôt glorieuse pour le général Bonaparte face aux armées autrichiennes et sardes. Ses succès lui permettront de « s’emperoriser »… mais dans son ombre, Juncker met surtout toujours le focus sur ce couillon magnifique de Dragon. A mi-chemin entre le Blutch des Tuniques bleues (pour sa propension à glander) et Casanova (pour sa quête permanente et tout terrain de gaudriole), le dragon Dragon se retrouve portraitisé à poils sous les yeux de Joséphine de Beauharnais et félicité par Bonaparte himself, à l’insu de son plein gré. Le plaisir de lecture de ce Vaudeville guerrier et pré-impérial culmine lors des jouissives joutes verbales qui opposent Dragon à (l’authentique) Hyppolyte Charles, capitaine des hussards et amant (rival !) de Joséphine. Complots, troussages de jupon, pillages, charges militaires, bons mots de salons mondains sont une nouvelle fois mis en images par le trait délié et expressif, néanmoins documenté et très juste de Simon Spruyt. On sent l’envie des auteurs de poursuivre la série, mais le lecteur « surpris et navré » (sic) devra se contenter d’un épilogue de 8 planches, au crépuscule de Dragon qui se raconte (toujours !) face à un biographe, en 1830.

voir la fiche officielle ISBN 9782808213660