L'histoire :
A la cantine, le Schtroumpf costaud demande au Schtroumpf à lunettes de lui passer le sel… Or la salière est vide. Le Schtroumpf cuisinier va donc en chercher dans la réserve, car sa soupe est vraiment fade. Horreur ! Les stocks sont à zéro ! Il est donc urgent de monter une nouvelle expédition pour aller récupérer du sel dans la mine que les Schtroumpfs utilisent. Dès le lendemain, ils sont 7 à partir à pieds, chacun chargé d’un gros panier vide sur son dos. Car la mine de sel est très éloignée : il faut traverser des rivières, un désert, des montagnes… Or une fois arrivés à la mine, les Schtroumpfs s’aperçoivent que l’entrée de la mine a été élargie. Visiblement, cette mine est désormais exploitée par des humains… mais des petits humains. Un rapide tour des lieux à l'intérieur permet de vérifier qu’il n’y a personne. Les Schtroumpfs se mettent donc au travail avec leurs pioches et leurs pelles. La sentinelle qu’ils ont pris soin de laisser à l’entrée les alerte soudain : des enfants humains sont en approche. Les Schtroumpfs se cachent aussitôt dans une anfractuosité de la roche, attendant patiemment que les enfants fassent le même labeur qu’eux. Ces enfants sont visiblement exploités à récupérer du sel. Quand ils ont terminé et qu’ils repartent, trois Schtroumpfs décident de les suivre pour enquêter sur cette récolte suspecte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nos amis les Schtroumpfs ont beau être au premier plan en couverture, ce sont bel et bien les humains qui prennent toute la lumière de ce 40ème opus de la série régulière. Or un Schtroumpf avec trop d’humains, ça dénote. Fondamentalement, il n’y a certes pas scandale : rappelons que les Schtroumpfs sont eux-mêmes un cross-over de la série jeunesse médiévale Johan et Pirlouit. Ils sont en effet apparus pour la première fois dans la Flûte à six Schtroumpfs, en épisodes du Journal de Spirou, dès 1958. Mais focaliser sur des sujets humains – et des problématiques sociétales plutôt lourdes – cela altère quelque peu la magie et la légèreté « philosophiquement infantile » propre à l’univers des lutins bleus. Tout part ici de l’anecdote réelle qui a abouti à l’invention du mot « Schtroumpf ». Dès la première planche, un Schtroumpf attablé devant sa soupe, réclame en effet la salière à son voisin. « Passe-moi le… le truc… le Schtroumpf ». C’est cette salière que Peyo réclamait à Franquin en 1958, en cherchant son vocabulaire, et qui est à l’origine de cette requête authentique et du mot « Schtroumpf ». Une quête de sel est donc à l’origine de la création des Schtroumpfs, mais aussi de cet épisode… qui débouche sur la rencontre avec des humains… qui dérive ensuite vers une histoire d’enfants orphelins utilisés à des fins mercantiles… On se croirait dans Oliver Twist, et plus du tout dans les Schtroumpfs. Ces derniers interviennent d’ailleurs dès lors de manière artificielle, au sein d’un scénario quelque peu décousu de fil blanc. Mis à part le dessin de Miguel Diaz Vizoso, toujours très fidèle à la charte de Peyo, cet épisode ne restera vraiment pas parmi les meilleurs.
