L'histoire :
La frontière entre le Kansas et le Missouri est le théâtre de raids meurtriers opposant les « Border Ruffians » du Missouri aux militants abolitionnistes du Kansas. Ce conflit prend un caractère emblématique entre les états du Nord et du Sud, terreau d'une guerre inévitable en ce jour enneigé de février 1861.C'est dans ce contexte tendu qu'un cavalier solitaire sans nom fait une halte dans un relais pour se restaurer et dormir. À l'intérieur, il est attendu par une bande de gars à la mine patibulaire, à la solde de Markham, un pasteur cherchant à convaincre la population à se ranger derrière les thèses du Nord. À peine ont-ils dégainé que notre homme sort ses flingues et bute tout le monde. Le Cavalier apprend que Markham a mis les voiles et qu'il s'est rendu à Holton (Kansas). Là-bas, il fait des pieds et des mains pour raisonner les habitants, avec l'aval du maire local. Le lendemain, le Cavalier tombe sur une ferme où le mari et la femme ont été sauvagement assassinés. Il recueille leur jeune fils qui est formel : le chef de la horde était un grand type chauve et barbu, vêtu d'une cape noire et vociférant des prières, alors qu'il martyrisait sa mère...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Lonesome, Yves Swolfs revient à ses premières amours, le western, en tant qu'auteur complet. Bien sûr, les grincheux trouveront à y redire, en disant que c'est un ersatz de Durango. Ça n'est pas faux. On retrouve d'emblée l'atmosphère de cette série de western spaghetti légendaire avec, en tête d'affiche, un héros ressemblant au pistolero au fameux Mauser C96 (qui a succédé au Colt Single Action Army). Mais, n'en déplaise à ces empêcheurs de tourner en rond, ce qui frappe ici, c'est davantage l'épaisseur politique et fantastique qu'il donne au récit. Le contexte est particulier avec cette Guerre de Sécession qui approche à grands pas, avec les manigances et tractations politiques dans l'ombre. De plus, au-delà de la gâchette facile et précise, le héros possède le pouvoir de voir le passé des individus qu'il touche (une sorte de Johnny Smith dans Dead Zone de Stephen King). Les thèmes habituels du genre sont au rendez-vous : le héros solitaire redresseur de torts, les paysages vastes, la horde de sauvages, les duels à tire-larigot, le maire magouilleur et le shérif à sa botte. Mais des séries comme Deadwood, Hell on wheels et des films tels que les 8 salopards, Brimstone, Bone Tomahawk sont passées par là et Swolfs pose son intrigue pas à pas. Tel un sioux, il dégaine son fameux trait avec style. Les grincheux y trouveront-ils leur compte ? A eux de voir. En tout cas, saluons le retour de Swolfs qui a de grandes chances de mettre tout le monde d'accord avec Lonesome. La série devrait compter environ 5 albums, largement de quoi occuper Yves Swolfs pendant la prochaine décennie. En prime, Swolfs n'a pas arrêté sa série Durango. Deux scénarios sont en attente d'être dessinés par Iko.