L'histoire :
Le cow-boy solitaire qui se fait appeler « Mister » arrive à New York après un interminable voyage à travers les Etats-Unis, assis sur la banquette en bois d'un train. Il ignore que dans cette ville moderne, les armes sont interdites. Il ne faut que quelques minutes pour qu'il soit interpellé par la police, qui saisit son fameux fusil et ne le lui rendra que lorsqu'il sera sur le point de repartir vers le Kansas. Quelques jours plus tôt, dans la même ville, Miss Lyle et son équipe ont réussi à éviter qu'un journaliste nommé Lumley soit assassiné par Morgan et ses sbires en pleine rue. Il va avouer très vite la teneur de l'enquête qu'il menait sur une cellule secrète qui voulait profiter des tensions autour de l'abolition de l'esclavage pour renverser le pouvoir aux Etats-Unis. De son côté et malgré les difficultés, l'homme venu du Kansas frappe à toutes les portes pour tenter de rencontrer le sénateur Dawson. Il sait, de la bouche de Markham, que c'était le donneur d'ordre de l'assassinat de sa mère, lorsqu'il était enfant, et il est venu lui demander des comptes. Mais ses premiers contacts ne le prennent pas au sérieux. Son look de provincial suscite le mépris et il se fait envoyer vers une adresse louche, qui ne ressemble pas du tout à un endroit où rencontrer un homme politique puissant. Mais la situation va se retourner...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'expédition se poursuit pour notre héros très solitaire qui va, dans ce troisième tome, en apprendre un peu plus sur son passé. Yves Swolfs a échafaudé un scénario fouillé, avec beaucoup de personnages, dont on a plutôt intérêt à se souvenir des noms.... mais ça avance plutôt bien. Et l'étrange pouvoir d'Elijah, lorsqu'il plonge dans les souvenirs de ceux dont il touche la peau, ajoute une petite touche de magie, utilisée avec parcimonie. Sur le fond, cette intrigue autour des enjeux de l'après esclavagisme reste intéressante. On n'imagine pas vraiment les enjeux économiques et les influences étrangères derrière ce tournant de l'histoire américaine. La progression de notre héros à la parole rare nous fait découvrir beaucoup de choses sur les Etats-Unis de l'époque, notamment New York en plein développement, mais pas encore mégapole. Sur le plan visuel, Yves Swolfs sait dessiner des gueules de western, des regards durs au tout premier degré, même si quelques répliques adoptent un ton presque humoristique (une touche de spaghetti en somme). Les couleurs de Julie Swolfs, avec leurs dominantes de bleus et de jaunes orangés, créent une belle ambiance d'époque. Les deux artistes se complètent pour un rendu hyper pro, détaillé et cohérent.