L'histoire :
A peine débarqués de leur voyage de noces en Mongolie, Manu et Emily, pour qui tout allaient bien (la jeune femme est enceinte), apprennent qu’Eléonore est décédée au cours de son opération esthétique. C’est un Sam désœuvré et en colère contre tout le monde, y compris ses amis, qu’ils retrouvent au cimetière. Le batteur des Sleeping Watermelon va commencer un long deuil, débutant par l’éternel soirée où l’alcool coule à flot, afin d’oublier un tant soit peu sa tristesse. Malheureusement, cette méthode ne la lui fera pas oublier un seul instant : il finira sa soirée interné à l’hôpital par Greg. Un mois passe, les traitements s’achèvent et Sam n’arrive toujours pas à passer ce cap difficile. Il a l’impression qu’Eléonore est toujours à ses côtés, lui ressassant nombres de remords. Notre policier plonge alors dans la violence physique, provoquant nombres de bagarres inutiles, sombrant dans des travers dignes de ses idoles du rock, sexe et drogue. Son travail ne va donc pas en s’arrangeant. Au cours d’une manifestation dans laquelle il avait le rôle d’observateur, il fait dégénérer la marche bruyante… s’ensuit son licenciement. Touchant le fond, Sam va pourtant se relever…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christopher nous offre enfin la suite des mésaventures de son groupe de rock, les Sleeping Watermelon. Chaque volume du quadriptyque concentre sa narration sur chacun d’entre eux. Ainsi, après un Manu parlant beaucoup de l’adultère, ce Sam propose un angle de vue plus sombre. La mort et son acceptation par les proches marquent d’une empreinte forte le parcours du batteur. A travers ses multiples errances, il va néanmoins remonter la pente pour en sortir grandi. Ce passage à l’âge adulte est traité avec tact et finesse, confirmant le talent de Christopher pour une narration dynamique, dans le cadre d’une série emprunte de nombreuses références. Sa culture d’anecdotes agrémentant les dialogues est d’ailleurs assez impressionnante (Christopher est anglais d’origine). Le premier volet était axé sur les Beatles ; celui-ci met en avant les Rolling Stones. Les dessins montrent un trait particulier, simple et profond à la fois, qui ne plaira peut être pas à tout le monde. Pourtant les délires visuels (page 32 et 43) sont extrêmement parlants et ne nécessitent pas de texte. Les cadrages complètent un tableau correct. La fin fait montre d’une maîtrise de la narration telle, que le tome 3 consacré à Boulette est d’ores et déjà très attendu ! Si le rock est varié dans son approche et dans ses styles, Love Song reflète parfaitement ce mouvement passionnant, à travers le destin de personnages si réalistes que l’on croit les connaître !