L'histoire :
Après le suicide de Nathaniel Dresde, éminent diplomate au cœur du rapprochement indo-pakistanais, Julian Lethercore est en fuite. Envoyé par le sénateur Pershing espionner l'administration de la Maison Blanche, il fut auparavant pris d'un malaise en tentant d'user de ses facultés de télépathe pour pénétrer les pensées du diplomate. Aujourd’hui, tout l'accuse de meurtre, et sa mission secrète au service du sénateur Pershing ne lui permet pas de s'innocenter. Ce don de télépathie d'un nouveau genre, résultat de manipulations scientifiques organisées au sein de l'armée américaine, permet à Lethercore de s'approprier les pensées et la mémoire de tous ceux dont il croise le souffle. Mais cette étrange faculté, n'est plus vraiment en odeur de sainteté. Pendant que Julian, accompagné d'un garde du corps engagé par le sénateur, franchit les barrages de police, Kate Clifbridge, bras droit du sénateur est agressée à son domicile. Elle est sauvée par Stephen, rescapé de l'évasion du centre où sont détenus les autres pensanguins. La maison Blanche a-t-elle décidé d'éliminer tous les pensanguins ? Quel jeu joue réellement Pershing ? Et que cherche Kate, qui a surveillé en secret la mission de Julian, et semble savoir beaucoup de choses sur les terroristes d'extrême droite appelés les Croisés Blancs ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Passée l'originalité du concept des « pensanguins », cette série met en jeu des ressorts classiques des aventures d'espions, décrivant une lutte de pouvoir dans les hautes sphères de la Maison Blanche. Creusant le filon mis en place dans le premier tome, l'auteur nous plonge au cœur de nouvelles manipulations, nous dévoilant petit à petit la complexité des forces en présence. Il apparait que le président Harmond n'est probablement pas le pacifiste éclairé qu'on pouvait imaginer, tandis que les mobiles du sénateur Pershing ne sont pas clairs. L'histoire évolue beaucoup dans ce deuxième tome, nullement encombré de perte de temps inutiles, et dont les dialogues et le rythme visent l'efficacité. Il reste toutefois à Zivorad Ravidojevic, dessinateur serbe qui fait ses débuts sur la scène franco-belge, à trouver son rythme dans la mise en scène. Il montre le même talent et les mêmes limites que dans le tome 1 de la série. Beaucoup de détails et des scènes d'action percutantes, mais trop de raideur dans les postures des personnages, et des cadrages parfois perturbants. Des visages changeants qui demandent une lecture très attentive (seule la cravate d'un des personnages sauve le lecteur dans la scène du bar, en pages 16 et 17), ou des montages à base de photo qui manquent de naturel. Sur le fond, le scénario de Sylvain Cordurié est intéressant, mais la sauce ne prend pas encore tout à fait entre les deux auteurs. Parions néanmoins que ce sera le cas dans les volumes à venir, pour une série formatée pour le grand public, au bon sens du terme.