L'histoire :
De nos jours, une femme attend sous une pluie battante qu’un ami rentre chez lui et elle s’impose sur son perron. L’homme l’accueille et l’invite à se sécher, lorsque la femme découvre sous son imperméable une ceinture d’explosifs… qu’elle enclenche. Les médias relaient aussitôt l’info : le biologiste Delade a été tué dans un attentat. Apprenant la nouvelle, les membres de la communauté des « réticents », vivants reclus dans un camp militaire surveillé par des miradors, s’inquiètent et envisagent l’évasion. Quelques jours plus tard, c’est au tour du directeur de la CIA de périr sous une roquette des « croisés blancs », groupe d’extrémistes sévissant sur le sol américain. Le président du pays, le démocrate Harmond, donne des ordres pour en finir aussi avec les néonazis que les réticents. A New-York, Julian Lethercope passe quand à lui sa dernière soirée avec sa petite amie, journaliste au Daily Newyorker. Dès le lendemain, il est requis pour une mission top-secrète que lui seul peut accomplir. Car Lethercope n’est pas un homme ordinaire, il est un « pensanguin » : dès lors qu’il a été en contact avec une simple molécule organique d’un tiers, il peut lire dans ses pensées. Il partage de « super-pouvoir » avec une poignée de cobayes ayant subi le programme biologique « Poche » dans les années 90…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
One est une série d’un genre nouveau, ou plutôt née de la fusion audacieuse entre la géopolitique réaliste et… des supers-pouvoirs, ici télépathiques. Si l’idée est d’emblée séduisante et le contexte presque crédible, le scénario de Sylvain Cordurié manque un tantinet de fluidité. D’une part, le dessin de Živorad Radivojevic est certes appliqué – avec un degré de détail rarement atteint au niveau des décors – il manque encore beaucoup de spontané et se « crispe » sur les faciès des personnages. De fait, on peine souvent à identifier et différencier les nombreux protagonistes, qui ont en outre des noms à coucher dehors. D’autre part, les évènements nous sont délivrés de manière un peu brute… or une grande partie du mode d’emploi se dénichera (sans doute) dans les tomes futurs ! Il faut d’ailleurs attendre la page 20 pour apprendre le pouvoir télépathique du héros et sa spécificité : il est un pensanguin, c'est-à-dire qu’il peut lire les pensées des gens, mais seulement après avoir été en contact avec une quelconque substance organique. Cette aptitude s’avère bien entendue très pratique en matière d’espionnage, et c’est bien entendu dans ce registre que se situe la série, avec tout son lot de traitrises, de complots et de dommages collatéraux… Enfin, ce tome d’exposition déroule une forte densité d’infos, mais non hiérarchisées : on peine à distinguer l’important du superfétatoire. Qui sont exactement les réticents ? Quel est leur lien avec les « croisés blancs » ? Que revendiquent-ils ? Pourquoi Dresde provoque des malaises chez les pensanguins ? Vous le saurez (peut-être) en lisant le prochain épisode…