L'histoire :
Au début des années 50, Robert Sherman, candidat à la Maison Blanche, est assassiné. Son père Jay reçoit aussitôt des menaces téléphoniques qui lui annoncent qu’il va tout perdre : « Tout se paye ici bas ! ». Pour aider le FBI à enquêter, ce self-made man évoque les souvenirs de son extraordinaire parcours, de la rue d’où il est sorti, jusqu’à sa gloire financière et politique actuelle. Notamment, en se mariant avec la fille du banquier Wallace, dans les années 30, Jay avait décroché un haut poste au sein de son établissement. Mais il s’était fait aussi un ennemi farouche en la personne de David Sterling, le cadre le plus brillant, travailleur et ambitieux. Issu de Yale, Sterling avait un puissant réseau et de réelles compétences. Il s’était arrangé pour que Sherman soit considéré comme le beau-fils paria, placardisé pour le restant de sa carrière au sein de la banque Wallace. La réplique de Jay Sherman avait été aussi naturelle que vicieuse : il était tombé amoureux et avait séduit la belle Lana Sterling, la femme de son ennemi. Quand Sterling l’avait appris, il était devenu comme fou. Il avait aussitôt surenchérit dans la hargne, lui renvoyant les truands de son enfance dans les pattes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
(suite de la chronique du tome 1, sorti de concert avec ce tome 2) Dès la fin du tome 1, et à mesure de l’évocation de son passé trouble durant tout le tome 2, son image se dégrade sévèrement aux yeux du lecteur… et il y a fort à parier que ça ne va pas s’arranger au fil des épisodes. Desberg en profite pour évoquer ici une nouvelle tranche de l’Histoire des USA, pays où tout est possible (the sky is the limit)… et d’où était originaire son père. D’ailleurs, le scénariste semble s’être fait une spécialité des thrillers se déroulant dans les arcanes de la politique américaine du XXe siècle. Les années 20 et 30 décrites ici se situent en amont de l’ère abordée dans Black OP (durant la guerre froide) ou du plus récent et contemporain Empire USA, sur lequel il œuvrait déjà aux côtés de son partenaire, Griffo. En sus de superbes couvertures réalistes, ce dessinateur, vieux routier du 9e art, se surpasse vraiment. Autant on pouvait lui reprocher, sur certaines de ses dernières œuvres, de céder à une forme de facilité, dans le sens où il employait des « routines graphiques » permettant de renforcer la productivité, autant il se montre ici plus régulier, plus soigné, avec une véritable implication et application sur chaque case, à la fois dans les décors et pour les personnages. Un thriller passionnant débute, au sein de la collection 3ème vague…