L'histoire :
En échange de révélations sur le meurtre de sa femme, trois ans plus tôt, l'ex-agent de la CIA Mallory a accepté de rempiler dans les services secrets. N'éprouvant plus aucune émotion depuis qu'une balle a trouvé refuge dans son crâne, il est capable d'exécuter les plans les plus insensés de sang froid. Tout juste ressent-il avec quelques heures de décalage la violence des moments qu'il a vécus. Des instants fulgurants qui provoquent parfois d'étranges évanouissements. Accompagné de l'avocat David Fisher, qu'il a soustrait aux recherches de la police, il doit réussir à entrer en contact avec un mafioso nommé Bianco, qui lui même est en lien avec un ancien soldat US en Afghanistan soupçonné d'avoir vendu ses services à des groupes terroristes. L'enjeu est de taille puisqu'il s'agit de déjouer un attentat potentiel sur le sol américain. Le contact avec Bianco se fait de plus en plus proche. La femme de Mallory est poursuivie par la police, qui ignore tout de la mission de son mari, pour une trace douteuse découverte dans son coffre. Sa fille Naomi est au Nouveau Mexique en train de négocier un deal aux enjeux inconnus. L'agent Pendrell, qui est censée superviser Mallory, se demande si elle va pouvoir garder la situation sous contrôle. Et soudain, tout s'enchaîne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins qu'on puisse dire est que ce polar musclé tient toutes ses promesses en terme de tension, de rebondissements et de densité. L'ensemble des intrigues construites dans les deux premiers tomes accrocheurs continue de s'entremêler sans le moindre temps mort, conduisant le lecteur à une conclusion imprévue, et donc intéressante. Les facultés du héros Mallory étant désormais bien comprises et sa personnalité mystérieuse bien décrite, le scénariste Vincent Delmas met en valeur son personnage et tous ceux qui gravitent autour de manière efficace. Ce héros est presque crédible dans ses dimensions paranormales. Les scènes d'action sont très convaincantes, dépassant la traditionnelle poursuite automobile, dans un environnement que nous ne dévoilerons pas pour préserver le plaisir de la découverte. Au dessin, Ricardo Crosa reste ultra percutant, malgré quelques irrégularités qui semblent faire perdre 15 kilos à son héros le temps de quelques cases. Mais ne faisons pas la fine bouche... La mise en scène du dessinateur italien est d'une telle limpidité qu'il faut parfois se freiner pour en apprécier les détails, d'autant que les informations de Delmas sont (presque trop) nombreuses et ne tolèrent pas le moindre manque d'attention. Ce premier triptyque de Synchrone, bien séquencé et speed comme un polar américain, annonce de belles expériences de lecture.
