L'histoire :
Tango écume les mers à la recherche d’un endroit paisible. Allongé sur le pont du voilier, l’homme se repose en profitant de l’immensité de l’horizon. Alors que des dauphins dansent devant le voilier, un grommèlement surgit de la cabine. C’est l’argentin Mario Borgès, l’oncle du petit Diego rencontré lors de l’épopée bolivienne. Après plusieurs jours en mer, les deux hommes se dirigent vers la Barbade, afin d'y faire le plein de provisions et de rhum. A peine le pied posé sur le quai du port, Mario se dirige vers le premier café du coin. Alors qu’il sirote sa vodka, il tombe sous le charme d’une touriste anglaise qui possède déjà deux points communs avec lui : la solitude et la vodka. Le lendemain, l’argentin allongé sur le pont du voilier raconte à Tango la nuit incroyable qu’il vient de passer avec la belle anglaise. Les réjouissances sont de courte durée car, au large, une onde tropicale s’approche et déchaîne le vent et la mer durant trois jours et trois nuits. Lorsque la tempête fait place au soleil, Tango aperçoit un bateau à moteur sans occupant. Il le remorque jusqu'à l’île paradisiaque de son grand-père, Mike, et apprend que le bateau appartient à Louis, un fidèle compagnon de Mike, porté disparu depuis deux jours. A peine les pieds dans le sable, Tango comprend que son grand-père et ses amis ont un gros problème. Un cartel souhaite en effet récupérer l’île coûte que coûte pour étendre son trafic.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tango est un jeune loup solitaire dont on ne connait ni le passé, ni d’où vient ce surnom. D'ailleurs son compagnon Mario ne le sait pas non plus, mais tout le monde l’appel comme ça. Ce que l’on sait cependant, c’est que partout où Tango pose le pied, ça sent la poudre. Les amateurs de jeux vidéo reconnaîtront, dans l’ambiance des îles des Bahamas, à la cinématique du début du troisième opus de la série Just Cause, lorsque le personnage principal est assis sur un transat, les pieds dans le sable, le fusil à pompe posé à coté et un verre de sky à la main. L’équipe que forme Tango et Mario est improbable, mais intéressante pour le développement de l’intrigue. Ils sont complémentaires : l’un est vieux et posé, l’autre est fougueux et fonceur. C’est la force de Matz, le scénariste, réussir à créer des personnages charismatiques et pourvus d’humour. La particularité de cette série est que chaque tome est un one shot. Dans le sens, qu’une histoire complète est développée dans sa globalité en suivant un cheminement logique tout au long de la série. Ainsi vous n’avez pas besoin de relire le tome précèdent pour boucler la lecture d’un cycle. Sur le plan artistique, est-il encore nécessaire de vanter la maîtrise et l’aisance technique de Philippe Xavier ? Le dessinateur, entre autre, de Croisade et Conquistador rend un travail superbe. Le trait est réaliste et extrêmement agréable à regarder. Les cases sont extrêmement bien détaillées et certaines sont carrément époustouflantes. Le dessinateur est talentueux, le grand Jean Van Hamme vient d'ailleurs de lui faire confiance pour le second volet du tome 13 de XIII, l’enquête. Mention spéciale à Jean-Jacques Chagnaud, le coloriste, qui habille de mille feux les magnifiques cases de Philippe Xavier. Pour ne pas bouder notre plaisir, nous avons entendu dans les couloirs du festival de Saint Malo que la série Tango allait compter au moins quatre tomes. On se régale déjà...
