L'histoire :
En compagnie du scalde (barde) Ottar à son bord, Thorgal mène son embarcation sur une mer agitée, vers sa terre et sa famille. Tandis que Thorgal barre, Ottar lui propose avec insistance de pouvoir composer une saga de ses aventures. Il réclame que Thorgal lui raconte tout ! Mais une tempête se lève… d’une violence rare. Cette tempête n’est pas très naturelle : les déferlantes se figent et finissent par former un vortex, dans lequel le petit voilier est emporté. Quand Thorgal et Ottar en ressortent, ils se trouvent sur un territoire de glace. Leur voilier s’échoue contre une banquise. La température est glaciale, Thorgal tente de faire un feu avec du bois de la coque du voilier – impossible vu le vent et le froid extrême. Ottar tombe dans les pommes. Des loups blancs géants, mais inoffensifs, se mettent alors en cercle autour de Thorgal, bientôt suivis d’une jeune et belle valkyrie. Elle se présente : la princesse Valka. Elle est la fille de la sorcière des glaces, reine de ce royaume de givre – appelé Niflheim dans la mythologie scandinave – qui réclame de le rencontrer. Thorgal accepte, à condition qu’Ottar soit également sauvé. C’est aussitôt fait. Un traineau tiré par des ours blancs et conduits par un guerrier en armure apparait et les emmène à travers le blizzard, jusqu’à une impressionnante forteresse. Au loin, ils aperçoivent des gens errants. Valka leur dit qu’il s’agit de simples réfugiés condamnés à errer faute d’avoir trouvé la citadelle à temps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme cela arrive de temps en temps – souvent même – dans les univers de Thorgal, ce 4ème épisode de Thorgal saga se déroule dans des mondes ésotériques… ceux-là même où tout et n’importe quoi peuvent arriver et se résoudre aisément avec des galipettes narratives... puisque c’est ésotérique. Pratique. Notre beau héros balafré, moitié galactique, moitié viking, se retrouve ainsi à devoir exécuter une mission capitale à la demande de la reine des glaces. Elle lui demande en effet de ranimer la « flamme de glace » (hé ouais !) qui préserve son royaume déjà bien frisquet du grand hiver, le Fimbulvinter, qui serait un glagla encore pire. Celui-ci ressemble rudement au « Winter is coming » de Game of Thrones dans le sens où des loups blancs et des hordes de géants zombies squelettiques se lèvent pour attaquer. Bref, escorté par une princesse valkyrie sexy, Thorgal va devoir se rendre dans le royaume opposé, le Muspelheim, le monde du feu éternel sur lequel règne le géant Surtur, qui rêve de lancer ses armées sur le Niflheim, afin que se déroule l’ultime bataille, le Ragnarök. Thorgal qui, comme jadis Ulysse, n’en finit pas de voguer sur un interminable chemin de retour, va donc devoir attendre un peu avant de rejoindre sa famille. Il va devoir battre le chaud et le froid, en passant par l’étape de la gardienne des clés auquel les scénaristes garnements Jean-Blaise Djian et Olivier Legrand ont joué un bien vilain tour (ha ha). Il faut avouer que sur le fond, on n’a guère été transporté par ce gloubiboulga de luttes et considérations ésotériques chaudes-froides, bien qu’assurément étayées par la mythologie scandinave. Cela dit, elle permet au dessinateur David Etien de coucher de bien jolis et impressionnants paysages glacés ou infernaux, dans une griffe qui respecte celle de maître Rosinski, mais qui conserve aussi l’expressivité made in Etien (les yeux !). Petite astuce éditoriale : il existe deux couvertures différentes – l’une de feu, l’autre de givre – pour ce même album. Attention de ne pas attraper de chaud et froid à la lecture.