L'histoire :
A bord de leur navire, les magiciens rouges poursuivent l'initiation du jeune fils de Thorgal, Aniel. Le but de leur périple est de se rendre secrètement dans la ville de Bag Dadh. Ils touchent terre dans le port de Saïda, puis continuent leur route à dos de dromadaires. Pendant ce temps, à bord du bateau-sabre, Thorgal fait la connaissance de Salouma, une esclave qui semble connaitre l'histoire des magiciens rouges. Elle explique notamment à Thorgal le pourquoi de l'enlèvement de son fils. Tout commence au début de la naissance de la majestueuse ville de Bag Dadh. En ces temps immémoriaux, le grand esprit des Dji Hins donna le grand livre sacré à un jeune berger qui deviendra le premier grand maître des magiciens rouges. Il rassembla de nombreux disciples dans une vieille forteresse, auxquels il enseigna son savoir. Puis ces derniers se firent aimer de la population grâce aux soins qu'ils donnèrent gratuitement. Bien des années plus tard, Shirine, la femme du Calife Ahmed Al Waloud fit appel à eux afin d'obtenir un enfant. Kahilim, le grand maître des magiciens rouges, lui accorda ce souhait, mais sous la condition qu'elle donne le jumeau à naître...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Très attendu, comme tous les tomes de Thorgal, ce nouvel opus nous conte la suite du périple de Thorgal en bateau-sabre à la poursuite des magiciens rouges qui ont enlevé son fils. On plonge donc directement dans la suite de l'histoire avec quelques révélations éclairantes sur ces fameux magiciens. Malgré tout, on ne retrouve pas le Thorgal conquérant, dynamique, comme dans ses premières aventures. Ici, il subit plus l'histoire qu'il ne la génère. On a un sentiment d'étirement de l'aventure, sans fulgurance scénaristique. En effet, comme dans les premiers albums repris par Yves Sente, le scénario manque de punch et de rebondissements suffisants pour susciter l'enthousiasme. On a même parfois l'impression que Thorgal, fragile, succombe, tel un jeunot, aux charmes de la première esclave venue ! Cela étant, on comprend que le but final de l'aventure se ressentira au tome 36, point névralgique sur lequel se rejoindront les deux séries parallèles, Kriss de Valnor (à son tome 8) et Louve (à son tome 7). Et donc d'ici là, il faut bien faire patienter le lecteur... Heureusement, le dessin de Grzegorz Rosinski reste de bonne tenue, surtout la couverture, magnifique. Le dessinateur maîtrise toujours son sujet en couleurs directes, bien que certaines expressions faciales se stigmatisent sur certains gros plans, dans des attitudes étranges... Les yeux se régalent néanmoins sur moult autres aspects de son art et permettent d'oublier un temps une histoire un peu fade.