L'histoire :
Victor Sackville, agent secret au service de sa très gracieuse Majesté Georges V, œuvre sur tous les fronts de la Grande Guerre. Sa première enquête, en banlieue parisienne, l’emmène sur les traces d'un gourou qui a embrigadé la femme du ministre britannique de la guerre. Victor se fera passer pour un adepte et s'introduira dans cette secte pour deviner les visées de cet étrange Monsieur Tadjeff. Il part ensuite dans les Flandres, alors que Haig compte lancer sur Passchendaele la troisième bataille d'Ypres pour atteindre les bases des U-boots situées à Brugges. Mais les allemands comptent lancer une contre-offensive et il faut dérober les plans de celle-ci qui se trouvent dans le coffre fort de Von Armin à la Kommendantur de Gand. Enfin, outre atlantique, Victor se lance dans le pays de l'oncle Sam sur la piste d'un trafic de drogue. Un méchant (récurrent de la série…) se cache sous le masque d'un magicien de music-hall et le charme d’une actrice ne laissera pas Victor indifférent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Victor Sackville, série dédiée à l'espionnage aux alentours de la première guerre mondiale, réunit dans cette 5e intégrale les tomes 13-14 -15 (Monsieur Tadjef, Le concerto de Bettina, Le magicien de Brooklyn). Tout dans ces albums contribue à plonger le lecteur dans cette époque : des scénarii fouillés, des décors précis inspirés de photographies des lieux historiques, un découpage et un dessin qui, par un refus du mouvement assumé, donne une impression de lenteur… Un peu comme dans les vieux films muets, où la vitesse de défilement des images était mal réglée, juste un peu trop lente. Tout ceci est plutôt réussi et il se dégage de cette série un charme rétro. Parfois, le cocktail est réussi comme dans le Concerto de Bettina. Mais parfois, au contraire, la mayonnaise ne prend pas du tout. Ainsi, le scénario du Magicien de Brooklyn est abracadabrantesque : que vient faire Sackville à New York, à part y rencontrer Gladys Cooper ? Certes, on aperçoit alors enfin quelques sentiments chez un personnage qui en semblait dépourvu. Mais le lecteur n’est jamais vraiment surpris : il retrouve même, comme dans les James Bond, des détails gadgets récurrents. Chez Victor Sackville, il s’agit de romans encodés. Ce recueil comblera donc nombre d'amateurs, mais peut-être pas les plus exigeants…