L'histoire :
En pleine chevauchée sur le dos de son poney Petit Tonnerre, Yakari file à travers les grands espaces américains, tandis qu’au loin se prépare un orage. La pluie commence à tomber. Petit Tonnerre a beau expliquer à son maître qu’il vaudrait mieux être prudent et réduire l’allure, Yakari l’encourage à aller toujours plus vite. Ça ne manque pas, Petit Tonnerre dérape dans une flaque de boue et Yakari se retrouve éjecté. En chutant, le petit indien se fait mal et il se relève en colère contre son poney. Ces deux-là se séparent fâchés, tandis que l’orage s’abat sur la région. Yakari va s’abriter dans une grotte, mais il s’aperçoit qu’elle est déjà occupée… Ouf, c’est son ami le Grizzly qui est là et qui lui propose une partie de cueillette de champignons. Mais Yakari est toujours en colère et il cause mal au Grizzly, qui s’en va lui aussi un peu fâché. La nuit venue, Yakari s’énerve tout seul contre la nature environnante : si son don de pouvoir parler aux animaux ne lui sert que pour se faire disputer par ces derniers, il préfère s’en passer ! Le lendemain matin, il se réveille de bien meilleure humeur et décide d’aller s’excuser. Hélas, la nature l’a entendu et lui a supprimé son don de communication avec le monde animal…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une œuvre phénoménale de 38 albums en compagnie du dessinateur Derib, le scénariste André Jobin confie les rennes de sa série culte à la jeune génération. En préambule, Job qui aura 90 ans en 2017, affirme être fier de voir Yakari perdurer sous l’écriture d’un scénariste qui a déjà largement fait ses preuves sur Les carnets de Cerise ou Enola : Joris Chamblain. Chamblain sait en effet parler aux enfants comme Yakari sait parler aux animaux. Or c’est justement sur ce plan que se cristallise la problématique de ce tome 39 : le petit indien perd son don de communication envers le monde animal ! En creux, Chamblain souligne l’inutilité des colères vaines et sa réciproque : l’utilité de reconnaître ses torts. L’amitié est une chose trop précieuse dans la vie pour être négligée, c’est la leçon universelle de cet épisode. Le message s’adresse aux plus jeunes simplement, selon une narration équilibrée, sans fioriture inutile, avec quelques frissons en prime procurés par un Grizzly devenu fou. Le vétéran Derib, 17 ans le cadet de Job, s’occupe lui toujours du dessin. Sous ses crayons, la nature sauvage conserve tout son attrait et les personnages leur attachement. En bref, une excellente reprise, qu’on est pressé de voir se confirmer avec un tome 40…