L'histoire :
Les humains et le sexe, c'est une histoire d'amour qui dure depuis longtemps. Tout a commencé quand un petit groupe d'hominidés s'est aventuré hors de la forêt pour amorcer la grande épopée humaine. Leur morphologie a alors évolué. Quatre grandes innovations vont signer le passage à la sexualité des humains : la disparition de l'oestrus (chouette, on peut niquer toute l'année), la fin de l'os pénien (l'homme bande sans tuteur avec un pénis, plus grand, plus gros, plus fort et plus solide), l'invention du sentiment amoureux et aussi (malheureusement), la domination masculine. La façon de pratiquer le sexe va changer beaucoup de choses. L'homme de Cro-Magnon dessinera le corps de la femme nu dans ses peintures rupestres. La Bible s'emparera du sexe en y ajoutant une bonne dose de morale et de frustration avec la fameuse parabole d'Adam et Ève, le serpent, symbole phallique dans le jardin d'Eden. Ève, la coquine, qui désobéit et cède au péché originel. Une histoire qui plonge les femmes sous la domination masculine et qui aujourd'hui encore les met dans une position inconfortable vis-à-vis de la notion de plaisir charnel...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les deux tomes de L’incroyable histoire du sexe ont connu un grand succès public... qui leur valent aujourd'hui une réédition intégrale, complétée de deux nouveaux chapitres, consacrés au sexe en Océanie et aux Amériques, des cultures amérindiennes premières aux civilisations précolombiennes et aux archipels des Antilles et des caraïbes. Un enrichissement, en quelque sorte, dans la lignée du second volet qui se consacrait à d'autres cultures : en Inde, au Moyen-Orient, en Afrique sub-saharienne, en Chine et au Japon (le premier tome analysait la sexualité en occident).Il faut dire que le sujet du sexe est intrinsèquement porteur… mais surtout, le parti-pris des auteurs a une formidable propension à éduquer, tout en amusant la galerie. Parler sexe avec humour est en effet un biais très pratique pour briser les tabous, outrepasser la gêne de l’intime ou les préceptes du puritanisme. On constate dans quasiment toutes les cultures un précepte commun : la confiscation du plaisir féminin et l’asservissement de la femme en général, au profit du plaisir de l’homme – à l’exception de la société non coercitive chinoise. A la trame didactique de Philippe Brenot, dans un souci de vulgarisation constant, répond le dessin et les dialogues caustiques, ou sardoniques, souvent hilarants de Laetitia Coryn. Cette méthode fait mouche et rend cette intégrale parfaitement plaisante et éminemment intéressante. Comprendre le sexe, c’est comprendre bien des choses sur les bases sociales des organisations sociales.