L'histoire :
Lors d’une promenade dans la plus vieille forêt de hêtres de son district, alors qu’il est un jeune ingénieur forestier, Peter Wohlleben remarque quelque chose d’étonnant. Il gratte un peu à l’aide de sn couteau un étrange cercle de pierres moussues d’1,30 mètre de diamètre et s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de pierre, mais d’écorce. Pas de l’écorce pourrie, mais bel et bien de l’écorce d’arbre, vivant. Il en déduit que les autres hêtres alentours ont maintenu en vie cette souche sans doute vieille de 400 ou 500 ans, en refilant à la souche une solution de sucre via leurs racines. Dès lors, il ne cessera d’essayer de comprendre la symbiose entre les végétaux et les champignons, et d’y déceler une « organisation sociale » structurée, à l’instar de celle des fourmis. Peter se souvient de son enfance et de son premier regard sur les choses de la nature. Il était fasciné par la vie des animaux. Il restait bouche bée devant les reportages animaliers, il collectionnait des insectes dans les bocaux et appréciait les longues ballades champêtres du week-end, qui l’enivraient plus que l’appartement urbain au 3ème étage que la famille habitait. Il se souvient de la vieille horloge en bois offerte par ses grands-parents, qu’il avait entièrement démonté pour la comprendre… sans être capable de la remonter ensuite…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, La vie secrète des arbres est un ouvrage de vulgarisation scientifique, qui met les dernières découvertes sylvestres de son auteur, Peter Wohlleben, à la portée du grand-public. A force d’observations sur le long terme et d’analyses, ce forestier allemand a en effet découvert que les arbres partageaient entre eux, et avec les champignons, les mousses, les lichens et les micro-organismes, une véritable organisation sociale. Une révolution de la pensée biologique ! Résultat : son ouvrage traduit en 30 langues s’est vendu à plus de 7 millions d’exemplaires et il a ouvert la voie à un large champ d’étude et de remise en question. Fred Bernard et Benjamin Flao, qui semblent ne plus vouloir se quitter, en font aujourd’hui une adaptation en « bande dessinée »… ou plus précisément en illustrations commentées. Il n’y a en effet pas vraiment d’intrigue ou de narration tout au long de ces 238 pages de vulgarisation, mais plus exactement des soliloques et des réflexions illustrées à l’aide d’un trait allant du stylisé au réaliste, sans rupture. A l’instar de l’ouvrage référence, une foultitude d’informations et de données sont explicitées par le visuel précis, qu’il s’agisse des structures des feuilles, des ramures impressionnantes, des réseaux de racines complexe et entremêlées avec le mycélium des champignons, des lichens, de la faune environnante, des insectes, des micro-organismes, de la géologie, des migrations climatiques (oui, les arbres migrent !)… et il n’y a aucune redite. En somme, un complément utile à une réflexion essentielle sur un sujet capital.
