L'histoire :
Aux limites de l’empire romain, au 3e siècle de notre ère, Aquilus, un cavalier solitaire encapuchonné, s’approche d’un campement des légions en guerre contre les hordes barbares. L’homme demande bientôt entrevue au général Gracchus qui accepte la rencontre… le couteau à la main. Le général sait à qui il a affaire : Aquilus a un passé bien trouble, entaché d’une kyrielle d’assassinats. Craignant pour sa vie, Gracchus porte le premier coup, déclenchant par là-même, quelques 18 siècles plus tard, sur une table froide, l’affaiblissement général de l’état de santé de Desmond Miles ! Enfermé dans un labo high-tech, ce dernier est depuis peu, à son insu, sujet d’expérimentation pour le compte de 3 hommes en costumes noirs et aux airs mystérieux. C’est le passé génétique de Desmond qui intéresse nos commanditaires. Il est en effet le descendant d’une lignée de fameux assassins, dont l’ADN contient de précieuses informations. Grâce à une nouvelle technologie, ils peuvent remonter le cours du temps et visualiser, par l’intermédiaire de leur sujet, l’histoire de sa famille. Desmond semble le sujet idéal : d’autres expériences, telles celles avec le patient 16, ont rapidement provoqué panique et effroi. Aussi, même si le voyage au temps d’Aquilus n’a rien donné, ils demandent aux deux scientifiques en charge du projet de poursuivre et de tenter un autre « saut »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En déboulant sur les consoles de jeux vidéo fin 2007, Assassin’s creed avait fait un véritable carton : 8 millions d’unités rapidement écoulées. Ce n’est pas le gameplay plutôt classique du titre qui fait mouche, mais ses indéniables qualités techniques (un graphisme planant) et surtout, ce qu’il propose à ceux qui se laissent envouter : incarner un personnage historique à potentiel charismatique, dans un contexte ultra dépaysant. Fort de ce succès et avant de nous proposer une nouvelle version très rapidement, Ubisoft confie à un scénariste haut de gamme le soin d’adapter le synopsis du jeu au format BD. S’immisçant parfaitement dans cet univers riche, Eric Corbeyran reprend la trame initiale pour un album se contentant de faire les présentations : personnages, contexte expérimental, sauts temporels, ordres antagonistes sont ainsi esquissés avec juste ce qu’il faut d’éléments pour laisser penser qu’il y a matière à intrigue, action, rebondissements. Les gros joueurs regretteront sans doute cette timide arrivée (ils savent déjà tout ça). Les néophytes se perdront surement dans les motivations des uns et des autres à vouloir décrypter l’héritage de Desmond Miles : tous attendront gentiment, donc, de voir où la suite les conduira. Graphiquement, Djilali Defali propose un parfait entre-deux qui, s’il ne parvient pas à faire oublier le somptueux boulot fait sur le jeu, en reprend les codes avec quelques clins d’œil bien sentis (les poses hollywoodiennes d’Altaïr, par exemple). Le trait, les cadrages ou la colorisation ne sont pas sans nous rappeler son travail sur Uchronie(s) (New York), une série qui a d’ailleurs plusieurs autres petits points communs avec cette adaptation.