L'histoire :
John Difool se réveille en sursaut après avoir fait un cauchemar étrange. Dans ce rêve horrible, il lui semble qu'il devait se souvenir de quelque chose... mais de quoi ? Des bribes lui traversent alors l'esprit, mais il ne parvient pas à se souvenir de quelle mission on l'avait affublé. Le seul remède capable de lui faire retrouver la mémoire, c'est une bonne giclée de barbax. Pendant ce temps, à l'extérieur, un œil espion observe les gestes de Diffol. Il constate que celui-ci, grâce au barbax, va pouvoir réactiver sa mémoire. Il rend compte directement au cerveau central, afin de prendre les ordres. Diffol commence alors à retrouver des bribes de mémoire et un mot lui vient à l'esprit : « Louz ». Il se souvient alors que les technos lui ont fait un lavage de cerveau afin qu'il oublie l'histoire du livre sacré et de son ami Kolbo. L'œil espion intervient et tente de le désintégrer. Difool et Deepo parviennent à s'enfuir dans la rue, tandis que l'œil espion neutralisé demande des renforts. Durant leur fuite, ils croisent un homme atteint d'une étrange maladie, en train de se liquéfier jusqu'à la mort...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
12 ans après le tome 6 de L'incal (1988), Alessandro Jodorowsky et Moebius ont décidé de capitaliser sur le formidable succès de cette série culte de SF en lui donnant une suite. Comme l'indique logiquement le titre, ils reprennent donc en l'an 2000 la suite en bonne et due forme des aventures de leur détective looser de classe R, John Difool : la première planche reprend à la dernière scène du tome 6. Ici, John Difool émerge d'un horrible rêve dans lequel les technos lui ont lavé le cerveau afin qu'il oublie quelque chose d'important. Dans le même temps, il se retrouve dans un monde en guerre où les machines veulent détruire les humains. Il semble qu'il soit toujours le sauveur-malgré-lui de cette terrible situation. Ce scénario quelque peu répétitif est annonciateur d'une sorte de pathologie chez Jodorowsky (cf. Les technopères et consort). Le scénariste table encore une fois sur la lutte du bien contre le mal ou plutôt les technos contre les bios. Moebius fournit un dessin proche de la perfection avec des planches bien travaillées. Les mises en scène sont dynamiques et parfaitement réussies. La seule remarque à faire se situe au niveau des couleurs : le gris ressort davantage, donnant un sentiment de ténèbres. La présente réédition proposée par les Humanos est pourtant celle des couleurs d'origine. Une suite de pure SF, pour les fans du genre... Notons enfin que cette histoire a été entièrement redessinée par Ladrönn, sous le nom de Final Incal, pour palier à la défection de Moebius pour continuer la série...