L'histoire :
11 histoires courtes au programme de ce recueil, parmi lesquelles :
Le cauchemar blanc : 3 types sont en planque dans une voiture garée dans une rue. Soudain, ils « en » voient un surgir sur sa mobylette. Ils déboîtent et lui foncent dessus, à fond sur le champignon. La mobylette fait un léger écart et les types s’emplafonnent dans une camionnette. Ils sortent super énervés, avec dans l’idée de « le » finir à coup de manche de pioche. Mais les voisins interviennent, les choses se compliquent, les 3 hommes se disputent et… Ouf ! Tout ceci n’était qu’un vilain cauchemar. La journée normale va pouvoir reprendre son cours…
Le bandard fou : Le bandard fou est un type qui a une érection monstrueuse, discontinue, disproportionnée et surtout, hors saison ! (c’est pas l’automne) Pourchassé par la police génétique, craignant la secte des coupeurs de couilles, manipulé par la plantureuse Dame Kowalsky, il fuira à bord d’un objet volant ressemblant à s’y méprendre à Dumbo l’éléphant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ces 11 récits éclectiques en noir et blanc, dont les 2 histoires résumées ci-dessus, publiés entre 1971 et 1979 dans des revues comme Métal Hurlant, Pilote ou L’écho des savanes, les Humanos poursuivent la réédition des chefs-d’œuvre de Moebius. Au menu de ce recueil, on trouve donc également toute une flopée d’histoires courtes, largement teintées de SF, aux scénarii tantôt jouissifs, tantôt sociaux, tantôt expérimentaux, tantôt… totalement impénétrables. Il n’est pas interdit de se demander ce qu’ « ils » fumaient à l’époque… A cet âge d’or de la BD, Moebius alias Jean Giraud alias Gyr se permettait alors de partir en vrille sur un sujet lambda, avec une inventivité sans limite et un objectif final tout aussi nébuleux, histoire de voir où cela allait le mener. Bien sûr, le talent monstrueux du bonhomme aidait fortement à obtenir un résultat jubilatoire. Se lançant parfois dans des planches directement à l’encre, sans crayonné ni scénario préconçu (c’est un peu la marque de fabrique Moebius), cela donne des récits politiquement revendicateurs (Cauchemar blanc, La tarte aux pommes, Conte de Noël, Variation n°4027 sur « le » thème), des petits bijoux de non-sens (Barbe-rouge et le cerveau pirate, l’artefact), un délire humoristico-conjugal (Il y a un prince Charmant sur Phenixon), des perles expérimentales ou surréalistes (Absoluten calfeutrail, Approche sur Centauri), voire totalement hermétiques (Rock city, le Bandard fou).
