L'histoire :
Lorsque vient la nuit, de sombres pensée assaillent son esprit. Alors, le Serre-d-Ombre se souvient des expressions populaires que lui répétaient sa mère : Ressasser tes peines mon fils, ne te libérera par du griffon du verger… Broyer du noir est cependant une caractéristique héritée du dragon son père. De surcroît, Adam a perdu il y a peu et pour la seconde fois, la seule femme qu’il ait jamais aimé. Sa main droite lui a aussi été ôtée. Sans compter qu’il doit retrouver une larme de dragon qui protégea pendant deux siècles la paix sur Krath ! Heureusement, le guerrier est aidé et secondé par une « petite » mais vaillante escorte de nains armés de haches et prêts à en découdre à tout moment. Ensemble et pourvus des potions données gracieusement par dame Déline, il leur faut accomplir cette mission. Après avoir fait halte et s’être ressourcés en un sanctuaire, ils partent pour les sommets et l’antre de la tante d’Adam, la terrible Silken. Si la belle n’a semble-t-il plus l’habitude de dévorer ses prétendants, la vue d’une scène sacrificielle de femmes fouettées par un troll puis offertes aux dragons, stupéfait l’équipée qui décide sur le champ d’intervenir pour sauver les jeunes vierges…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au sortir du premier tome, on ne savait trop sur quel pied danser. D’apparence héroïc-fantasy, Dragonseed témoignait d’un ton singulier, sans doute du à une inspiration « comics » conférée par un duo d’auteur connus pour leurs travaux outre-atlantique (un parallèle pertinent est ici possible avec l‘excellente série Millénaire chez le même éditeur). Avec ce deuxième opus, le clou est enfoncé et, cette fois, reconnaîtront les sceptiques, de belle manière. En effet, outre un visuel en net progrès, alternant encore le bon et le moins (certaines cases brillant de majesté telles les vues d’ensemble ou les postures héroïques, d’autres plus rapprochées plus empruntées), l’intrigue gagne en profondeur, sans pour autant perdre un ton humoristique si particulier (premier degré et impertinent). L’exemple de la conversation détaillée entre Adam et sa « tante », menée sur plusieurs planches, fait montre d’efficacité et de maîtrise, le dialogue ne tournant nullement à l’ennui ou à l’exposition mais gardant une saveur sensuelle réelle. Derrière un abord fait de nains, d’elfes et de dragons, Dragonseed expose en fait un univers beaucoup plus riche et fécond qu’à l’accoutumée, réservant de larges possibles quant aux développements à venir. Et si le héros, longtemps diminué (car amputé d’une main !), reste en retrait pendant la majorité de l’album, à en juger par une conclusion enlevée, il s’est enfin décidé à reprendre son destin en main ! A suivre…
