L'histoire :
Guidée par leur chef, le terrible Mamoru, la meute des Izunas s’apprête à nouveau à défendre l’arbre sacré Munemori contre les Noggos. Depuis quelques temps déjà, ces créatures noires et évanescentes sont apparues au cœur de la forêt et menacent le fragile équilibre du monde des kamis. Durant cette attaque, le jeune loup Kenta succombe par infortune. Leurs ennemis vaincus, les Izunas apportent à l’arbre Munemori le corps sans vie de leur compagnon. En présence de la grande prêtresse renarde Kamigakushi, un nouveau miracle se produit : l’arbre offre à ses gardiens un nouveau Kenta en remplacement. Mais cette fois, le miracle ne s’arrête pas là. Avec le louveteau, naît une autre créature à la forme abominable. C’est une humaine ! Un être engendré par les Noggos, assurément, que Mamoru voudrait achever de ce pas. Pourtant, sa compagne Niö s’y oppose. Kamigakushi ajoute qu’il est parfois bien difficile de comprendre les desseins divins. Sans doute le mystère de l’arrivée de celle qui se prénomme désormais Aki cache-t-il une profonde raison (…). Ainsi, les années passent, Aki et Kenta grandissant côte à côte. Jusqu’au jour où ils s’aventurent par inconscience au beau milieu d’une ville ravagée par la folie meurtrière des hommes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le succès de la Légende des nuées écarlates a consacré le talent de Saverio Tenuta. Il lui a sans doute aussi donné un peu plus les moyens de ses ambitions. Accompagné de deux de ses « disciples » du studio qu’il a fondé à Rome, le maître capitalise aujourd'hui sur la réussite de la série entreprise. Comme il est désormais coutume de le faire, c’est sous la forme d’une préquelle à la Légende avec des personnages fantastiques, des loups blancs Izunas – magiques et terribles à la fois – que le choix s’est porté. En charge du seul scénario, épaulé par Bruno Letizia, il a confié la lourde mission de lui succéder au pinceau à la jeune Carita Lupattelli. Le challenge était de taille car s’inscrire dans les pas impressionnants de son prédécesseur était loin d’être gagné. Que nenni ! Si le trait de Carita n’est peut-être pas aussi virtuose que celui de son aîné, il n’en est pas si éloigné. Elégant, soigné, expressif, tout en précision et en mouvements, il parvient à donner vie à cette histoire dont les débuts timides cachent un emballement rapide. La mise en couleur n’est pas en reste et nul détail n’est escamoté. Les thématiques oniriques japonaises offrent une toile de fond accoucheuse à l’intrigue et la narration monte en régime au fil des pages. Au final, l’action s’accélère jusqu’à l’impasse dans laquelle nos héros semblent être arrivés (…). Il est trop tôt pour dire si le dénouement de ce dytique sera à la hauteur des Nuées. Mais côté graphique, le plaisir est bel et bien là, parfaitement renouvelé ! A suivre…