L'histoire :
Sous l’antiquité grecque, au terme d’un long périple qui lui a demandé de traverser les monts et les vallées de Macédoine, le jeune Lucius arrive enfin en Thessalie, pour affaires. Dans la ville d’Hypata, il se fait indiquer la villa de Milon, à qui il doit remettre un courrier. Il est accueilli par Photis, une gracieuse servante, en tenue légère, et constate que l’homme fait honneur à sa réputation de pingre. Plus tard, aux thermes, Lucius fait la connaissance de Byrrhène, son ancienne nourrice. Celle-ci le met en garde contre Pamphile, la femme de Milon. En effet, elle est une magicienne fourbe qui séduit les jeunes hommes, puis les transforme en animaux une fois qu’elle s’est lassée d’eux. De retour à la villa de Milon, où il réside, Lucius se laisse exciter par le fessier affable de Photis… et celle-ci n’est pas insensible aux charmes du jeune homme. Le soir venu, elle le retrouve dans sa couche, parfumée de roses, pour des ébats torrides. Le lendemain soir, Lucius participe à l’orgie organisée par Byrrhène, essentiellement afin d’en savoir plus sur la magie de Pamphile. Mais il s’enivre plus que de raison et se fait piéger par une mise en scène…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement, L’âne d’or, également connu sous le titre Les métamorphoses, est un texte écrit par l’écrivain berbère Apulée, au IIe siècle. L’œuvre est même reconnue pour être le premier « grand roman » en prose de langue latine. Largement imprégné de magie, ce conte fantastique mettait en scène un jeune héros, Lucius, effectivement transformé en âne par accident (ahlala, il vous en arrivait à c’t’époque, j’vous jure). Sous sa nouvelle apparence, Lucius-âne éprouvait ensuite moult anecdotes, dont le célèbre mythe d’Eros et Psyché. Relativement éloigné de la symbolique mythologique, Milo Manara suivait en 1999, alors qu’il était au sommet de son art, l’inspiration friponne de son collègue Georges Pichard. Car Pichard avait fait le premier, de L’âne d’or, un prétexte à quelques aventures érotiques (dans Les sorcières de Thessalie, en 1985). Bref, cette stricte réédition nous propulse sous une voluptueuse ère antique, d’où les témoignages archéologiques nous rapportent des mœurs pour le moins débridées (comparativement à celles de notre époque). Au regard de la problématique, attendez-vous à quelques scènes de zoophilie… Mais que les plus détraqués d’entre vous se calment tout de suite : Manara s’arrange pour toujours rester soft, dans la suggestion (avec des bulles de textes judicieusement placées). L’atout majeur de l’album réside dès lors, comme de bien entendu, dans le réalisme élégant et la précision des courbes (féminines) couchées sur le papier par le maestro de la bande dessinée érotique. La colorisation en quasi bichromie (gris bleuté et couleurs chairs, tout aux pastels) renforce la beauté glacée de cette aventure antique plus sensuelle que licencieuse. Cela dit, tandis que L’âne d’or, les souris dansent…