L'histoire :
Helen est aujourd’hui une vieille femme. Elle revient sur les traces de son passé, avec nostalgie et émotion, et se souvient du temps où elle était jeune et belle… Après la mort de sa sœur jumelle, Helen a fui sa famille, traumatisée par cet évènement tragique. Seule sur les routes, sans destination précise, elle voyage au gré des trains qui la mènent toujours un peu plus loin, vers nulle part. Elle se retrouve un jour en pleine campagne, épuisée par cette vie sans but, la faim au ventre. Elle fait alors la rencontre de Lloyd Goodman, une ancienne star de la radio, que la laideur repoussante a obligé à vivre reclus des autres hommes. Seul dans sa maison, il mène une vie solitaire et monotone. Sans rien lui demander, il propose à Helen de rester le temps qu’elle voudra. Peu à peu, la belle et la bête vont apprendre au contact l’un de l’autre, à dépasser leurs peurs et, finalement, à vivre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement publié dans la collection Tohu-Bohu, ce one-shot bénéficie aujourd'hui d'une réédition à un format plus grand, à la mesure de ce petit bijou de sensibilité. Son auteur, Marc Malès, est assez prolifique. Il a collaboré notamment aux séries Mille visages ou encore Miss, chez les Humanoïdes Associés. Pour cet album, il a décidé d’œuvrer seul et nous livre un récit émouvant, d’une grande sensibilité. L’autre laideur, l’autre folie est l’histoire de deux personnes qui se perdent dans leur souffrance. Leurs blessures sont explorées avec douceur et délicatesse. On sent de la part de Marc Malès, beaucoup de tendresse pour cet homme et cette femme dont il a créé l’enfer, mais dont il met aussi en place, au fil des pages, la rédemption. La source de leurs douleurs s’écoule lentement au fil des pages, pour enfin, à la dernière, se tarir. Fortement encré, son dessin en noir et blanc comporte certes quelques irrégularités. Il maîtrise cependant parfaitement le rythme de son récit, et sait prendre le temps de s’arrêter sur une image, un paysage, comme pour donner du répit à ses personnages. Finalement, on se surprend, comme l’auteur, à éprouver une grande tendresse pour eux…