L'histoire :
Albino, suprême Technopère, à bord de son vaisseau spatial, emmène 500000 disciples dans un grand voyage à travers les galaxies. L’issu de ce périple est de fonder, sur un autre monde, une nouvelle société libérée du vice Techno. Il entreprend de raconter ses mémoires. Tout commence par le pillage de l’astéroïde sacré. Panepha, vierge destinée à être future oracle de la maison impériale, est violée par les trois chefs pirates : Thark le Gris, Erghen le Blanc et Oulrij-le-Rouge. Ayant perdue sa virginité et donc laissée à l’abandon par l’empire sur l’astéroïde dévasté, la prêtresse au chômage met au monde 3 faux jumeaux, fruits de cette union forcée. Le premier, Almagro, un splendide garçon à la peau grise, devient vite le petit préféré de sa mère. Cette dernière dédaigne immédiatement le deuxième, Albino, un garçon albinos, et la troisième Onyx, une fille à quatre bras et à la peau rouge, qui sont alors mis aux mamelles d’une guanodonte, mammifère paisible producteur d’un lait verdâtre peu appétissant. Afin de survivre, Panépha développe une entreprise d’élevage de guanodontes et de production de Kamenvert, paléofromage aussi vert que le lait dont il est issu. Albino, travaille dur à la fromagerie aux côtés de sa sœur. Il utilise son maigre temps libre dans le grenier où sont rebutés de vieux ordinateurs. Très vite, devenir un grand créateur de jeu dans une fabrique Pan-Techno devient son plus grand rêve. Sa mère y accède de mauvaise grâce en l’envoyant dans une pré-école Pan-Techno…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette intégrale de 8 tomes, en un seul énorme et beau volume, mène trois histoires de front, en parallèle. Primo l’épopée à travers les galaxies d’un groupe de disciples cherchant la terre promise pour créer une nouvelle société, secundo le parcours initiatique d’Albino pour devenir Technopère, et tertio l’histoire chaotique du reste de sa famille. Avec une telle base, cette série de science-fiction pure et dure aurait tout pour plaire. Au scénario, Alexandro Jodorowsky, auteur ultra connu, prolifique et techno-imaginatif, n’aura jamais poussé aussi loin ses délires de SF ésotérique. A la palette graphique, Joran Janjetov délivre un dessin parfaitement équilibré entre détails et pureté, que le coloriage du talentueux Fred Beltran transforme en une œuvre à l’ambiance glacialement réussie – les tons baroques « Duniens » que les lecteurs de SF apprécient tant. Il semble pourtant que ce n’est pas en mettant les meilleurs solistes ensembles que l’on obtienne toujours les meilleures interprétations… En effet, le résultat n’est pas à la hauteur. Le squelette narratif ultra-répétitif participe certes à une atmosphère intéressante, il lasse très vite et transforme ce scénario en délire franchement barbant que les idées resucées de Jodorowky ont grand peine à masquer. Au final, le grand atout de cette série restera ces magnifiques planches qui valent fort heureusement le détour…